Alors que l’est de l’Ukraine a donné lieu cette semaine à une nouvelle flambée des combats entre forces ukrainiennes et séparatistes pro-russes le président américain Donald Trump a de nouveau défendu publiquement Vladimir Poutine dimanche. Cette semaine l’administration américaine avait pourtant critiqué Moscou et promis le maintien des sanctions internationales envers la Russie.
Mais dans une interview diffusée sur Fox News avant le Superbowl, le président américain a défendu sa volonté de chercher à renouer les relations avec son homologue russe. “Je le respecte”, mais “ça ne veut pas dire que je vais m’entendre avec lui”, a-t-il dit. “C’est un leader dans son pays, et je pense qu’il vaut mieux s’entendre avec la Russie que l’inverse”, a-t-il dit.
“Pensez-vous que notre pays soit si innocent ?”
Interrogé sur ce que pensait Donald Trump du fait que Vladimir Poutine était un “tueur”, Donald Trump a étonnamment invité l’Amérique à un examen de conscience. “Beaucoup de tueurs, beaucoup de tueurs. Pensez-vous que notre pays soit si innocent ?” a-t-il répondu sans plus de précision. Ce qui n’a pas manqué une salve de critiques, y compris dans son propre camp, de faire irruption. “Je ne pense pas qu’il y ait aucune équivalence entre la manière dont les Russes se comportent et la manière dont les États-Unis se comportent”, a déclaré Mitch McConnell, le chef de file des républicains au Sénat.
Le président américain a expliqué qu’il aimerait faire front commun avec la Russie en ce qui concerne l’Etat islamique: “ Si la Russie nous aide dans le combat contre l’ État islamique (…) et contre le terrorisme islamique à travers le monde, c’est une bonne chose.” Donald Trump qui veut en finir avec Daesh a demandé au Pentagone de lui fournir, d’ici la fin février, un plan pour accélérer la campagne militaire contre le groupe terroriste.
Un rapprochement critiqué
Un rapprochement qui embarrasse les militaires américains. Ceux-ci ne cachent pas que l’attitude de Moscou sera déterminante pour préparer l’ultime bataille contre le groupe État islamique, la conquête de sa capitale autoproclamée Raqqa. En cherchant un rapprochement avec le maître du Kremlin, Donald Trump est en décalage, voire en opposition avec nombre de caciques républicains, comme John McCain, l’ancien candidat républicain à la présidentielle de 2008 qui ne perd pas une occasion de dénoncer la menace russe. Mais une enquête publiée vendredi par le New York Times montre bien qu’il n’est pas tant en décalage avec l’électorat républicain, pour qui la menace islamique radicale éclipse la menace russe.
m6info