Des dizaines d’usines de farine de poisson appelées localement moka, ont été installées sur le littoral de Nouadhibou à proximité des habitations, couvrant tous les jours la pauvre cité d’une odeur fétide qui empoisonne le quotidien de la population.
Ces usines autorisées dans des conditions nébuleuses, ne répondent à aucune norme internationale pour la préservation de la santé des populations et la sauvegarde de l’environnement. Elles sont dépourvues de filtres traitant les odeurs qui sont pourtant indispensables à toute implantation de ce genre.
La ville de Nouadhibou souffre de plus en plus chaque jour car elle est privée de l’élément le plus indispensable pour la vie : l’air pur. L’odeur infecte et nauséabonde envahit les rues, les domiciles et les lieux de travail causant de graves problèmes de santé publique à la population qui, malgré ses plaintes et protestations, a été ignorée totalement par les autorités.
Ces usines ne rapportent rien à la population. Par contre elles constituent une nouvelle source d’enrichissement facile pour une poignée des proches du pouvoir du Général, habitués à la dilapidation éhontée de nos ressources halieutiques.
Sur le plan économique, ces usines constituent un véritable crime. En effet, pour produire une tonne de farine, il faut broyer 5 tonnes de poisson propre à la consommation humaine. La tonne de farine est vendue à 1.300 dollars alors que la tonne de poisson traitée est à 800 dollars sur le marché international.
Ce qui revient à sacrifier une valeur potentielle de 4.000 dollars de nos ressources pour n’obtenir que 1.300 dollars. Elles ne fournissent aucun emploi au niveau local. Seuls des étrangers y sont recrutés et ne bénéficient d’aucune couverture sociale. Malgré la saturation et pour narguer encore plus le peuple, d’autres usines sortent de terre dont deux géants, l’une sur la route de Cansado et l’autre à l’extrémité de la baie de Bountiya.
Partout ailleurs dans le monde, les fabriques de farines ne sont autorisées que pour les usines de transformation de poisson tel que la sardine, le maquereau, etc. dont les déchets sont destinés à cet effet. En Mauritanie c’est l’appât du gain facile et l’intérêt particulier qui sont privilégiés sur l’intérêt général.
Face à cette prolifération d’usines dont les conséquences nuisent gravement à la santé des populations, à la préservation de l’environnement et à la protection de nos ressources halieutiques, la fédération du RFD de Nouadhibou :
- exige l’arrêt immédiat de ces usines jusqu’à leur mise aux normes en matière d’hygiène et de protection de l’environnement ;
- appelle toute la population à se mobiliser pour défendre son droit inaliénable de respirer de l’air pur à Nouadhibou.
Nouadhibou le 14/01/2017
La Fédération