Le sommet Afrique-France, un cadre dépassé, selon un expert guinéen

sam, 01/14/2017 - 16:56

Les sommets Afrique-France, dont la 27e édition se déroule ce week-end à Bamako au Mali, sont un exercice dépassé, alors que se nouent de nouveaux partenariats entre le continent et les pays émergents, estime l'universitaire guinéen Alhassane Makanera Kaké dans un entretien accordé vendredi à l'agence Xinhua à Conakry.

Il juge que ce sommet qui se tient dans la capitale malienne dans un cadre purement franco-africain est en train d'être dépassé au profit d'un nouveau type de partenariat vers les pays émergents avec en tête la Chine, l'Inde, le Brésil ou encore la Turquie.

"Quiconque parle d'un sommet qui ne tient pas compte aujourd'hui de l'évolution actuelle de la donne politique parle d'un sommet de trop", analyse-t-il.

Evoquant la coopération tripartite entre la Chine, la France et l'Afrique, M. Kaké souligne qu'il n'y a pas lieu de comparer les différentes relations politiques, diplomatiques et économiques entre ces Etats, caractérisées par des réalités et des niveaux de développement et de croissance différents.

A ce titre, l'expert guinéen dit qu'il suffit de voir la part des investissements français en Afrique et celle des pays émergents comme la Chine pour se rendre compte que la France a une part très minime.

Pour illustration, il rappelle que la coopération entre la France et la Guinée est surtout bénéfique pour les entreprises et les sociétés françaises implantées en Guinée, alors que la Guinée ne tire pas grand chose de cette présence française sur son sol.

 

Par contre, il estime qu'avec la Chine, la coopération est palpable et vise à aider le gouvernement guinéen à atteindre ses objectifs de développement économique et social.

"La Chine veut investir en Guinée, mais quelquefois, c'est nous-mêmes les Guinéens qui créons les obstacles pour freiner cet élan d'investissement chinois dans notre pays", dénonce l'universitaire.

M. Kaké affirme par ailleurs que les gouvernements guinéen et chinois doivent renforcer leur coopération et faire en sorte que la Chine puisse investir dans un paquet global comprenant les mines, l'énergie, les infrastructures et les services sociaux de base.

Pour conclure, l'expert juge que le sommet Afrique-France est une bonne initiative, mais qu'il ne représente pas grand-chose devant l'immensité des problèmes auxquels fait face le continent.

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