Le crash du vol d'EgyptAir en mai dernier a fait 66 morts, dont 15 Français. Le gouvernement français privilégie l'hypothèse d'un incident technique alors que les autorités égyptiennes penchent pour l'hypothèse terroriste.
C'était l'une des demandes du gouvernement français. Après des mois de polémiques, l'Egypte va rendre aux familles les corps des victimes du crash d'un avion d'EgyptAir reliant Paris au Caire le 19 mai à leurs familles, a annoncé samedi le procureur général égyptien.
Le procureur a ordonné la restitution des corps "des victimes égyptiennes et il y a actuellement une coordination avec les ambassades étrangères pour leur remettre les restes des victimes étrangères" de ce crash qui avait fait 66 morts, dont 40 Egyptiens et 15 Français, selon un communiqué. Depuis des mois, les familles de victimes dénonçaient la lenteur de l'Egypte à rendre les corps.
La France a estimé que cette décision des autorités égyptiennes était "importante", et a souhaité qu'elle soit mise en oeuvre le plus vite possible. "Rien ne peut légitimer un tel retard. Les proches des victimes ont l'impression d'être pris en otages dans le jeu diplomatique entre Paris et Le Caire", avait déploré en septembre Me Sébastien Busy, avocat de 22 familles, dont quatre françaises.
Disparition des écrans radars
Le vol MS804 s'était abîmé en mer Méditerranée entre la Crète et la côte nord de l'Egypte après avoir soudainement disparu des écrans radars. Les autorités égyptiennes ont toujours privilégié la piste de l'attentat et ont annoncé cette semaine avoir retrouvé des traces d'explosifs sur des victimes du crash.
Mais les enquêteurs français sont sceptiques et privilégient l'hypothèse d'un incident technique. L'analyse de l'une des boîtes noires -celle contenant les données de vol- a révélé que des alertes signalant de la fumée à bord s'étaient déclenchées avant le crash de l'Airbus A320. Le gouvernement français avait de nouveau demandé à l'Egypte cette semaine de remettre les dépouilles des victimes à leur famille.