La patrie, c’est le territoire où sont enterrés nos ancêtres, où ils ont écrit leur histoire à travers les siècles. Chaque génération a apporté sa contribution à ce legs multiethnique, multiculturel qui est aujourd’hui entre nos mains.
Ce peuple à travers les âges et jusqu’aujourd’hui a donné à ce territoire un nom prestigieux et rassembleur et l’a défendu au prix du sacrifice de ses fils dans toute leur diversité. J’ai toujours insisté sur la fragilité de notre pays et condamné toutes les formes de violences : verbales écrites ou physiques.
Allah Le Tout Puissant nous a aidés à sanctifier notre pays. Nous avons mis en place une stratégie de défense nationale et de sécurité intérieure jugée par tous les experts dans le domaine comme exemplaire et performante.
Nous avons des ressources nationales importantes et des ressources humaines formées dans tous les domaines. Nous avons toutes les institutions d’un pays démocratique qui cadrent l’alternance au pouvoir du maire au Président. Une commission nationale indépendante où siègent des représentants de tous les acteurs politiques qui est chargée de préparer toutes des élections.
Je ne suis pas un homme politique, je suis un retraité du service public.
Je vote dans un bureau proche de ma maison car c’est un devoir civique. Je suis l’actualité nationale dans le pays. Je connais toutes les étapes par lesquelles notre pays a passé depuis l’indépendance à nos jours. J’ai beaucoup écrit sur la naissance de cette nation aux forceps uniquement pour éclairer les jeunes générations sur les sacrifices consentis par les uns et les autres.
Depuis la loi cadre de 1956 au 28 Novembre 1960 et bien après, les coups de boutoirs n’ont pas manqué venant de l’intérieur et de l’extérieur. Malgré les écueils de la première décennie, la Mauritanie est devenue un pays connu et respecté à travers le monde et occupe une grande place sur la scène internationale.
Nos fils, ces dernières années, ont payé de leur vie pour nous donner cette stabilité. Gloire et longue vie à ceux qui continuent leur œuvre pour que nous puissions dormir en paix, voyager en paix, faire nos échanges commerciaux en paix et faire nos élections en paix. Ces sacrifices dont j’ai parlé sont la continuation de ceux consentis par les générations qui nous ont précédées. Rahme We El ghouvrane a tous nos Chouhada.
FAISONS QUE LEURS SACRIFICES POUR NOTRE PATRIE NE SOIENT PAS VAINS
Nous sommes à la veuille d’une élection. La mandature actuelle a été marquée par la recherche de la paix des cœurs, le dialogue permanent, les échanges nombreux entre le Président et tous les chefs de partis, la société civile et toutes les personnalités indépendantes.
La démocratie doit être une école de civisme où tous les acteurs politiques sont les veilleurs et éveilleurs qui enseignent aux citoyens la tolérance, le dialogue ; le patriotisme et leurs devoirs et leurs droits. Ce n’est pas la première fois que le pays organise des élections. Les précédentes se sont toutes passées dans de bonnes conditions. Majorité et opposition doivent veiller à consolider la stabilité de ce pays qui appartient à tous et éviter tous les discours qui sont incompatibles avec l’exercice de la vraie démocratie. Gandhi disait la violence n’a jamais engendré autre chose que la violence.
Les acteurs politiques se doivent tenir compte de ce qui se passe sur la scène nationale et internationale. Depuis les années 90 à aujourd’hui, les foyers de tension se sont multipliés dans le monde et dont certains proches de nos frontières.
Les images de violence aveugle nous viennent des quatre coins du monde. Leurs auteurs ou leurs mandataires les légitiment par leur volonté d’instaurer la liberté et la démocratie en faisant fi de la volonté des peuples, de leurs diversités, de leurs histoires, de leurs cultures et de leurs croyances. Je vois les bombes qui détruisent toutes les infrastructures des pays fruit du travail de plusieurs générations. Les dommages collatéraux qui mettent fin à tant de vies humaines ou les transforment en handicaps permanents.
L’exode de millions de personnes hier autonomes et qui deviennent des zombies avec un numéro dans les camps du HCR et autres organisations. Les meilleurs cerveaux obligés de quitter leur pays et de s’expatrier si on les accepte comme apatrides anonymes travaillant à l’expansion d’autres nations. Les terres fertiles en friche que personne ne peut plus exploiter à cause des bombes et l’insécurité.
Les infrastructures et les institutions de tel ou tel état rasées et les documents de la mémoire nationale collective perdus pour toujours. Je vois aussi les meurtres de sang-froid des enfants et femmes. Je me refuse désormais de voir toutes ses images qui fendent le cœur.
Je ne pense pas que tout cela vient d’une quête consciente de la liberté et la démocratie. Si ces peuples ont une quête réelle urgente et prioritaire, ce serait celle : d’être en sécurité, d’avoir un toit, d’être soignés, que leurs enfants soient scolarisés, qu’ils aient un espoir de trouver un emploi.
Ses événements sont souvent l’œuvre d‘une élite versatile, inconsciente qui cherche uniquement les avantages matériels et des maquerons d’un pouvoir quel qu’il soit. Parfois aussi elles sont le fait d’organisations criminelles qui profitent de la faiblesse des institutions de certains états où les dirigeants se battent entre eux pour le pouvoir.
Notre devoir premier envers notre peuple est de lui préserver sa stabilité et son unité chèrement acquises. la violence verbale, écrite ou physique n’a jamais fait gagner un candidat. Ce peuple multiethnique, multiculturel a vécu des siècles sur cette terre moulée dans le rite malékite-sunnite, voie du juste milieu par excellence en Islam qui réprouve la violence et la haine dans tous les domaines de la vie.
Oui, les aspirations des acteurs politiques à briguer tous les postes sont légitimes. Chaque postulant à la charge de Président doit se parer des grandes vertus qui fondent la vraie démocratie : la sagesse, la modestie, le bon sens, le patriotisme et le respect des codes moraux sur lesquels nous avons bâti cet état.
Qu’ALLAH Le Tout Puissant préserve notre pays et guide nos pas vers la sagesse.
Avril 2024.
Brahim Salem ould Elmoctar ould Sambe dit Ould Bouleiba
