La compagnie Air Mauritanie a été liquidée en 2007 mais depuis lors certains employés parmi l’élite, 186 au total dont essentiellement des pilotes, des stewards, des mécaniciens et des agents administratifs courent toujours derrière le payement de l’intégralité de leurs droits qui s’élèvent à 1 milliard 50 millions MRO.
Le capital d’Air Mauritanie était majoritairement détenu par l’Etat à côté d’autres actionnaires comme la BMCI, la BNM, BACIM BANK et ELF.
En effet, en dehors d’une petite avance, ces employés n’ont rien perçu jusque là, 17 ans après cette liquidation qui aux yeux des spécialistes ne se justifiait pas car la compagnie disposait de tout le nécessaire (avions, ressources humaines, matériel de Handling…)
Le dossier des employés qui était au stand by depuis toutes ces années a été réactivé depuis plus d’un an. Il est entre les mains d’un liquidateur qui a fourni toutes les pièces nécessaires au ministère des finances mais les choses n’avancent pas et ce sont toujours des promesses qui tardent à se concrétiser.
Et c’est là une situation intenable pour ces braves pères de famille qui ont servi la nation et qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour monter cette compagnie qui a fourni des services appréciables à une époque où le pays était encore non desservi de routes praticables et où l’aviation malgré des conditions peu favorables (absence de moyens de navigation, etc) était le seul moyen de communication entre les différentes villes du pays.
Ce sont les acteurs de cet épisode difficile de notre histoire qui, faute de reconnaissance, de décorations et de gratifications amplement méritées, réclament aujourd’hui leurs droits légitimes qu’ils n’arrivent pas encore à percevoir.
Certains parmi eux ne sont plus de ce monde, d’autres sont malades, et tous font face aux impératifs du quotidien (frais de la vie quotidienne, loyer, scolarité des enfants, etc)
Les 186 employés qui constituent en réalité la crème de l’ex compagnie Air Mauritanie exigent un traitement similaire à celui de tous les autres employés qui ont perçu l’intégralité de leurs droits.
Avec le sit-in d’aujourd’hui à la place de la liberté à Nouakchott, les employés ont décidé de passer à la vitesse supérieure pour se faire entendre.
Ils ont promis dorénavant de manifester tous les mercredis jusqu’au règlement définitif de leur affaire qui ne tient plus qu’à un ordre d’exécution.
Et pour ce faire ils espèrent une intervention du Président de la République.
Selon un des porte-paroles des ex employés, la question de la disponibilité de l’argent ne doit pas se poser.
En effet même après sa liquidation Air Mauritanie continuait à engranger de l’argent, notamment à travers le matériel de handling ((matériel d’assistance tels que passerelles, groupes électrogènes, APU) qui continuait à être utilisé par les autres compagnies desservant les aéroports nationaux, celui de Nouakchott surtout.
Ce matériel à lui tout seul rapporterait beaucoup d’argent qui aurait pu payer les droits de ces employés.
Reste à savoir où est passé cet argent qui était géré par Mauritania Airlines ?
Actuellement le liquidateur, le syndic sait qu’il y a 214 millions de cet argent qui sont entrés dans les caisses, sans que les employés puissent les percevoir, en attendant autre chose.
Et ce matériel d’assistance a continué à être utilisé au niveau de l’aéroport international Oumtounsy de Nouakchott.
Il y a aussi les bureaux d’Air Mauritanie et le hangar, au niveau de l’ancien aéroport, en plus du matériel au niveau de l’aéroport de Nouadhibou ; bref le patrimoine de la compagnie ; tout cela a été vendu sans que les ex employés en profitent.
Aujourd’hui la réouverture du dossier sous le régime actuel donne beaucoup d’espoir aux ayant droits qui s’attendent à un règlement définitif du problème.
Et c’est l’Etat en sa qualité d’actionnaire majoritaire de l’ex compagnie, qui devrait prendre tout cela en charge pour libérer ces ex-employés qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes.
Ce sont en effet tous ces pilotes, commandants de bord et autres experts qui ont grandement contribué à la formation des pilotes mauritaniens qui continuent aujourd’hui à servir dans notre aviation civile.
Leur verser leur dû est un droit et un devoir de la part de l’Etat.
Bakari Gueye
initiativesnews.com