Face à une opposition divisée, le parti au pouvoir El Insaf a renforcé sa majorité à l’Assemblée nationale (107 sièges sur 176) lors des élections de mai 2023.
La prochaine élection présidentielle aura lieu en juin et plusieurs acteurs politiques, notables, organisations de la société civile appelent à la candidature de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani pour un second mandat.
Malgré le débat en cours autour des véritables intentions de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, il est évident qu’il a déjà commencé ses efforts de pré-campagne.
En réponse aux critiques des Mauritaniens qui le perçoivent comme distant, le chef de l’Etat s’est activement engagé dans une série d’inaugurations et de visites de projets de construction importants à Nouakchott. Il a exhorté les responsables à accélérer l’achèvement de ces projets. D’ailleurs, le 30 octobre, il a accordé sa première interview aux médias locaux, où il a défendu avec passion ses réalisations.
Cependant, avec ces prochaines élections présidentielles de juin 2024, qui devraient en faire une année hautement politique, le Gouvernement du Premier ministre, Mohamed Bilal Messoud reste déterminé à organiser un plébiscite pour le président
sortant, candidat susceptible à sa propre succession.
En dépit de divers indicateurs, notamment, le soutien du parti Insaf, de la majorité et de la population en général, suggèrent que le gouvernement envisage de capitaliser sur les premiers mois de 2024 pour accélérer les initiatives gouvernementales et obtenir un résultat triomphal pour le programme Taahoudati.
Dans les semaines à venir, nous assisterons à une prise de conscience croissante de la forte détermination à mettre en œuvre avec succès une série de réformes et de réalisations d’ici mai 2024, avant la saison présidentielle cruciale et les campagnes électorales précédentes, visant à terme à assurer le second mandat triomphal du président Ghazouani.
En effet, depuis 2019, le pays est souvent touché par des contestations sociales liées aux discriminations, aux exclusions ou à la cherté de la vie. Ces manifestations ont lieu dans un pays caractérisé par un taux de chômage élevé, des niveaux élevés d’informalité et une pauvreté généralisée.
L’accord ukrainien d’exportation de céréales qui a expiré en juillet 2023 aggrave l’insécurité alimentaire, affectant 15 % de la population, alors que 18 % des importations de blé proviennent traditionnellement d’Ukraine.
De plus, les tensions au Sahel et le coup d’État voisin entretiendront les risques sécuritaires et continueront de provoquer des flux de réfugiés vers la Mauritanie.
Ce pays n’a toutefois subi aucun attentat terroriste depuis 2011 et reste protégé des violences.
Le lancement d’un projet conjoint d’extraction de gaz offshore avec le Sénégal a jusqu’à présent contribué à apaiser les tensions bilatérales liées aux droits de pêche à la frontière maritime.
Les relations avec les pays arabes continueront de se renforcer, notamment l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis (construction d’universités scientifiques, investissements dans l’hydrogène et autres financements). Malgré le ralentissement de la demande, la Chine restera le principal client de la Mauritanie (importations de cuivre, de fer et de poisson).
Le président de la République était arrivé en juillet 2023 dans la ville chinoise de Chengdu où il a rencontré le président chinois, Son Excellence Monsieur Xi Jinping avec lequel il a discuté des moyens susceptibles de développer les relations entre les pays amis.
Les dirigeants des deux pays se sont rencontrés pour consolider leurs relations, entre autres, en signant un plan de coopération dans le cadre du « One Belt, One Road ».
De plus, en août, la Chine a annulé une partie de sa dette nationale pour un montant de 147 millions de yuans (18,6 millions de dollars).
Enfin, la Mauritanie renforce ses liens avec des pays européens comme l’Espagne, le Royaume uni, la France et l’Allemagne, notamment à travers des investissements dans la pêche et les ressources énergétiques du pays.
Ahmed Ould Bettar
Rapideinfo