Les dirigeants du monde réagissent à la victoire de Donald Trump (Europe, Asie, Moyen Orient)

mer, 11/09/2016 - 13:36

Annoncée au petit matin, la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine a été suivie d'une salve de réactions de la part des dirigeants internationaux.

L'élection de Donald Trump en tant que 45ème président des États-Unis a provoqué un véritable séisme à travers le monde. Le républicain s'est voulu rassurant. Il s'est engagé à «avoir des relations honnêtes avec les autres pays», précisant que les États-Unis s'entendront «avec tous les autres pays qui ont la volonté de s'entendre avec eux». Dans le même temps, les réactions internationales se sont succédé, laissant transparaître tantôt une pleine satisfaction, tantôt une forme d'inquiétude.

● En Europe:

 

Les principales déclarations relatives à l'élection de Donald Trump ont émané du Vieux Continent. La chef de la diplomatie de l'Union européenne, Frederica Mogherini, a affirmé dans la matinée que l'UE «va continuer à travailler» avec les États-Unis. «Les liens UE-USA sont plus profonds que n'importe quel changement politique», a-t-elle indiqué sur Tweeter. Tandis que la Banque centrale européenne a appelé au calme, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, ainsi que le président du Conseil, Donald Tusk, ont de leur côté invité Donald Trump «à se rendre en Europe pour un sommet UE-USA dès que cela lui conviendra». Sur Europe 1, Martin Schulz, président du Parlement européen, s'est montré plus pessimiste: «Ce sera plus dur qu'avec les administrations précédentes mais il est le président librement élu».

En France, François Hollande a félicité le nouveau président américain «comme il est naturel entre deux chefs d'États démocratiques», concédant dans le même temps que son élection «ouvre une période d'incertitude» et que «nous devrons trouver les réponses» pour «dépasser les peurs». Après avoir rappelé les principaux enjeux (lutte contre le terrorisme, situation au Moyen-Orient, préservation de la planète...), le locataire de l'Élysée a appelé à une «Europe unie». Manuel Valls, lui, évoque une «nouvelle donne mondiale» qu'il faut «regarder en face».

 

Alors que la surprise provoquée par l'issue du scrutin rappelle vaguement celle connue lors du Brexit, les Britanniques ont eux aussi tenu à s'exprimer. Le Premier ministre, Theresa May, a félicité Donald Trump et dit attendre le maintien de «liens forts» avec les États-Unis. Nigel Farage, acteur majeur de la sortie du Royaume-Uni de l'Union, s'est également exprimé: «Je passe le relais à Donald Trump! Toutes mes félicitations. Vous avez mené une campagne courageuse», a-t-il certifié sur Twitter.

Donald Trump, qui a souvent loué le travail de Vladimir Poutine à la tête de la Russie, a reçu un message de la part de son homologue qui a exprimé «l'espoir que (soit mené) un travail mutuel pour sortir les relations entre la Russie et les États-Unis de leur situation critique». Il s'est également dit «certain qu'un dialogue constructif sera établi entre Moscou et Washington, basé sur des principes d'égalité, de respect mutuel, de prise en compte réelle des positions des uns et des autres, dans l'intérêt de (leurs) peuples et de la communauté internationale».

Ailleurs en Europe, si Viktor Orban, Premier ministre hongrois et représentant des droites nationalistes européennes, a parlé de «grande nouvelle», le président du Conseil italien, Matteo Renzi, s'est contenté d'un: «Je le félicite. L'amitié italo-américaine est solide». De son côté, Angela Merkel a proposé à Trump «une coopération étroite» tandis que chef de la diplomatie allemande, Frank Walter Steinmeier, s'attend à des temps «plus difficiles». «Rien ne va être plus simple, beaucoup de choses vont devenir plus difficiles» a-t-il déclaré avant d'ajouter devant la presse allemande qu'il craignait que les États-Unis «prennent plus souvent des décisions seuls». Une inquiétude partagée par le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, qui voit en Donald Trump «le pionnier d'un courant international autoritaire et chauvin».

● En Asie:

 

En concurrence directe avec les États-Unis sur le plan économique, la Chine et son président, Xi Jinping, ont félicité Donald Trump, garantissant que le pays «œuvrerait avec le futur président américain à un développement solide et stable des relations diplomatiques bilatérales». Même son de cloche du côté du premier ministre japonais, Shinzo Abe, qui a félicité le républicain pour sa victoire, ajoutant que «le Japon et les États-Unis sont des alliés inébranlables liés par des valeurs communes telles que la liberté, la démocratie, les droits de l'homme fondamentaux et l'État de droit». Les Philippines ont également adressé leurs «chaleureuses félicitations».

L'optimisme est bien plus mesuré en Iran où le président Hassan Rohani a affirmé que Donald Trump, qui menaçait un temps de renégocier l'accord sur le nucléaire iranien, ne pouvait pas «revenir» dessus. Pays musulman le plus peuplé au monde, l'Indonésie dévoile ses craintes. Din Syamsuddin, responsable du Conseil des oulémas d'Indonésie, première instance religieuse du pays a regretté les propos «négatifs cyniques» du nouveau président à l'encontre des musulmans. «Il a oublié que beaucoup d'Américains étaient des immigrants», a-t-il ajouté.

● Au Moyen-Orient:

 

En Egypte, le président Abdel Fattah al-Sissi veut voir en la présidence de Trump «un nouveau souffle» dans les relations entre les deux pays. La Turquie souhaite quant à elle «le succès» à Donald Trump et espère que son «alliance avec les États-Unis va se poursuivre». À l'annonce de la victoire du candidat républicain, la présidence palestinienne s'est empressée d'appeler Trump à jouer un rôle dans la constitution d'un État palestinien. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu a pour sa part félicité le nouveau président américain, qu'il considère comme un «véritable ami de l'État d'Israël». «La victoire de Trump offre à Israël la chance de renoncer immédiatement à l'idée de création d'un État palestinien» a également déclaré le ministre de l'Éducation israélien.

Outre les nations, deux organisations internationales ont tenu à faire passer un message à Donald Trump. Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, s'est dit «impatient de rencontrer prochainement M.Trump, et de l'accueillir à Bruxelles pour le sommet de l'Otan» alors que le nouveau président menace de quitter l'organisation. Même déclaration de l'ONU alors que Donald Trump a souvent contesté l'existence du réchauffement climatique. Les Nations Unies ont déclaré qu'elles souhaitaient coopérer avec lui sur le climat «pour le bénéfice des peuples du monde».

Par Paul Louis , AFP, AP, Reuters Agences

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