Le président du Niger est retenu par des membres de la garde présidentielle au palais de Niamey. Si les dernières informations se veulent rassurantes sur son état de santé, la Cedeao a dénoncé une tentative de coup d’État. “Wakat Séra” déplore des troubles politiques qui ne vont pas arranger le quotidien des Nigériens.
“Le fauteuil de Mohamed Bazoum semble trembler ces dernières heures”, pose le quotidien burkinabè Le Faso. La confusion régnait en effet mercredi 26 juillet à Niamey, la capitale nigérienne.
Tôt le matin, selon des informations encore parcellaires, le président aurait été retenu au siège de la présidence par des membres de sa garde présidentielle. Si des sources proches de l’exécutif nigérien faisaient état d’un simple “mouvement d’humeur”, la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cedeao) a d’ores et déjà dénoncé une “tentative de coup d’État” dans un communiqué.
Les messages émanant des comptes de la présidence du Niger – publiés puis supprimés des réseaux sociaux – n’ont pas permis de dissiper le brouillard. L’un d’entre eux, resté en ligne, s’est voulu rassurant sur l’état de santé du président. “Le président de la République et sa famille se portent bien.”
La suite de la publication informe cependant du caractère explosif de la situation : “L’Armée et la Garde Nationale sont prêtes à attaquer les éléments de la GP [garde présidentielle] impliqués dans ce mouvement d’humeur s’ils ne reviennent pas à de meilleurs sentiments.”
Mohamed Bazoum, arrivé au pouvoir en avril 2021 à la suite d’une transition démocratique avec Mahamadou Issoufou, serait toujours retenu au palais présidentiel et en pleine négociation avec les membres de la garde. “Selon plusieurs sources proches du président nigérien, les ‘pourparlers’ ont échoué, et l’armée a lancé un ultimatum à la garde présidentielle, avec à sa tête le général Omar Tchiani”, écrit le média LSI Africa.
Dans la journée, le siège de la télévision publique à Niamey a été encerclé par l’armée. Mais la plupart des observateurs sur place affirment que les rues de la capitale demeurent calmes.
Une source proche des torces armées nigériennes a déclaré à Wakat Séra qu’il fallait “éviter à tout prix le bain de sang”. Le site burkinabè poursuit : “L’information obtenue de cette source […] constitue une preuve supplémentaire d’une situation inquiétante que vit le Niger, déjà confronté aux attaques terroristes qui endeuillent les forces de défense et de sécurité et les populations civiles.”
“En rajouter à cette mauvaise passe ne peut que compliquer la vie du citoyen lambda et même servir le chaos dans la sous-région.”
Wakat Séra rappelle en effet que d’autres pays sahéliens, confrontés aux attaques terroristes incéssantes, ont connu des “changements par la force à [leur] tête”. Des coups d’État militaires sont successivement survenus au Mali, en août 2020, et au Burkina Faso, en septembre 2022. En mars 2021, une tentative de coup d’État avait déjà ébranlé le Niger.
Courrier international