Nous avons appris, avec consternation, qu’une opération de détournement d’importantes sommes de devises et d’usage de faux billets d’une monnaie étrangère a eu lieu à la banque centrale. Il s’agirait d’une opération de grande envergure, dans laquelle seraient impliquées plusieurs personnes à l’intérieur et à l’extérieur de cette institution.
Au moment où les investigations sur cette opération sont entamées, des faits de vol de documents et de matériels informatiques sont signalés à la direction du budget (ministère des finances) et à la cour suprême, alors que la commission d’enquête parlementaire vient d’inviter l’ancien président pour une audition et que le projet de loi instituant la haute cour de justice est en discussion à l’assemblée nationale, comme si quelqu’un voudrait étouffer ce dossier et, au-delà, saborder les efforts entrepris pour faire la lumière sur certains pans de la gestion de la décennie écoulée…
Ayant régulièrement dénoncé les méfaits de cette gestion patrimoniale des biens publics et de la domestication des institutions de l’Etat par le précédent régime, à des fins propres, nous sommes en droit de nous demander si la présente affaire ne constitue pas un prolongement d’opérations de falsification de monnaie, connue sous le nom du scandale Ghanagate en liaison avec les enregistrements d’Accra, et de blanchiment d’argent, dans lesquelles l’ancien président serait impliqué en personne, et qui aurait abouti à des cas d’enrichissement subit et sans cause apparente dans son entourage immédiat…
Suite à cet incident touchant à une institution hautement sensible pour la souveraineté du pays, le Rassemblement des Forces Démocratiques :
- demande au gouvernement d’informer l’opinion nationale, de façon complète et transparente, sur cette opération ;
- exhorte les autorités concernées à diligenter l’enquête en y associant, si nécessaire, des experts internationaux ;
- exige que toutes les personnes impliquées dans cette opération soient punies de manière exemplaire, selon les lois en vigueur ;
- demande la conduite, en urgence, d’un audit sur la situation générale de la BCM, notamment sur son système de contrôle interne et son dispositif de surveillance et de vigilance.
Nouakchott, le 16 Dhi Al Kidaa 1441 – 7 juillet 2020
Le Département de la Communication du RFD