L’influent membre de la plateforme de la société civile mauritanienne Mohamed Vall Ould Youssef, est revenu dans l’entretien transcris suivant, sur Afrca 24, sur la lutte menée par la Mauritanie contre l’esclavage. « Aujourd’hui, dans ce pays, n’est esclave que celui qui le veut » a-t-il dit.Ci-après l’intégralité de cet entretien
Africa 24 : Merci d’avoir accepté notre invitation. Monsieur Youcef, vous avez participé à un colloque en France sur le thème de l’esclavage en Mauritanie. Qu’est ce qui en ait ressorti de ce colloque ?
Mohamed Vall Ould Youssef: je vous remercie premièrement. J’ai participé à ce colloque organisé par l’association Europe-Mauritanie à l’assemblée nationale française, qui a pour thème « l’esclavage en Mauritanie mythes et réalités ».
Un colloque dont l’objectif est d’éclairer l’opinion française et à travers elle l’opinion internationale sur cette situation qui a été largement débattue, largement discutée par certains militants des droits de l’homme.
Pour l’occasion, nous avons été ravi par la déclaration du Président français François Hollande et des honorables députés qui parrainent cette association, qui, venus au terme d’un séjour de quelques jours effectué en Mauritanie, ont dit avoir été impressionnés par ce qui se passe dans ce pays dans tous les domaines particulièrement l’émancipation de l’Etat de droit de la lutte contre les séquelles de l’esclavage.
Africa 24 : Alors, justement Monsieur Youssef. La situation des droits de l’homme en Mauritanie, présente quand même des paradoxes. D’un coté, nous avons des organisations selon lesquelles l’esclavage persiste dans le pays, de l’autre ceux qui nient l’existence de ce phénomène. Quel est votre point de vue et quel est l’état aujourd’hui de ces pratiques ? ,
MVOY : je vous dirai clairement : aujourd’hui, dans ce pays, il n’est esclave que celui qui le veut. , Par rapport à la liberté de presse…
Africa 24 : il n y a personne qui est contraint aujourd’hui à l’esclavage en Mauritanie ?
MVOY : il peut exister un cas ou quelques cas que certaines organisations sautent là-dessus pour faire de la Mauritanie un Etat esclavagiste. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Africa 24 : Y’a-t-il des chiffres la dessus ?
MVOY : depuis l’avènement de l’actuel gouvernement, de l’actuel Président de la République, des mesures ont été prises en ce sens, allant même jusqu’à faire de la pratique de l’esclavage, un crime contre l’humanité.
La loi 2007, la loi 2015 et le renforcement de la loi 2015 ont permis à la société civile d’être présente, d’assister les gens qui sont victimes de l’esclavage.
Par ailleurs, le Rapporteur Spécial des Nations Unies a mis en œuvre avec la Mauritanie, depuis le 26 mars 2014, la feuille de route qui compose 29 points sur la question.
Africa 24 : Est-ce qu’on dispose de chiffres officiels en Mauritanie de ces pratiques ?
MVOY : Les chiffres officiels c’est avec les organisations qui sont en train de mener leurs politiques en ce sens, par rapport à cette question, qui sillonnent les Etats, qui partent de long en large en Europe et en Amérique pour faire de la Mauritanie d’aujourd’hui.
Mais, moi ce que je leur demande, et ce qui devrait être fait, c’est de venir en Mauritanie, mener cette lutte au niveau de la Mauritanie, accompagner les organisations internationales qui ont élaboré avec la Mauritanie cette feuille de route, dans sa mise en place. C’est ce qui est demandé à ces organisations.
Mais ce que je veux vous dire rapidement aussi, que la clôture historique hier (jeudi 20 octobre courant), du dialogue national inclusif a tout débattu, la question de l’esclavage, la question de l’unité nationale, la cohésion sociale, a réconforté tout militant des droits de l’homme, tout nationaliste, tout patriote a été réconforté.
C’est le Président lui-même qui déclare : je ne serai pas un obstacle à la construction mauritanienne, je ne changerai pas la constitution mauritanienne pour ma personne. je donnerai un exemple à l’Afrique, je donnerai un exemple à l’opposition mauritanienne qui a boycotté ce dialogue inclusif