WASHINGTON, 1 avril 2020 — Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé trois dons de l’Association internationale de développement (IDA)* d’un montant total de 133 millions de dollars, provenant notamment du Sous-guichet régional d’IDA18 pour l’aide aux réfugiés et aux communautés d’accueil. Ces fonds sont destinés à améliorer l’accès des populations les plus pauvres et vulnérables aux services et infrastructures de base dans les circonscriptions (wilayas) de Trarza, du Gorgol, de l’Assaba et du Guidimakha, ainsi que dans les deux Hodhs (el Gharbi et el Chargui), situés au sud de la Mauritanie, à la frontière avec le Sénégal et le Mali.
« Avec ce nouvel appui financier, la Banque mondiale multiplie par deux son programme en Mauritanie, en se concentrant sur les zones les plus fragiles du pays où les effets du changement climatique, la pauvreté et l’augmentation des risques sécuritaires affectent le quotidien des populations », souligne Laurent Msellati, responsable des opérations de la Banque mondiale pour la Mauritanie. « Ces trois projets sont alignés sur les priorités du gouvernement dans sa lutte contre l’exclusion, sa politique de décentralisation et ses efforts pour améliorer l’accès aux services de santé de base, à l’eau potable, à l’assainissement et à l’électricité dans les centres urbains secondaires et les zones rurales, notamment dans la région des Hodhs où intervient l’Alliance Sahel. »
Cet appui financier est destiné à financer deux nouveaux projets et à apporter un financement supplémentaire à un projet en cours d’exécution dans le secteur de la santé :
Le projet d’appui à la décentralisation et au développement des villes intermédiaires productives (Moudoun), financé par un don IDA à hauteur de 66 millions de dollars, améliorera l’accès aux services de base dans certaines localités des wilayas du sud de la Mauritanie et renforcera les capacités des collectivités territoriales à planifier et gérer ces services. Le projet financera notamment les infrastructures et services de base décentralisés dans les villes intermédiaires. Le projet soutiendra également les réfugiés et les communautés d’accueil en atténuant l’augmentation de la demande en services essentiels due à l’afflux de réfugiés et en leur permettant de contribuer à l’économie locale.
Le projet sectoriel d’accès à l’eau et à l’assainissement, financé par un don IDA à hauteur de 44 millions de dollars, vise à accroître l'accès à des services améliorés d'eau et d'assainissement dans certaines zones rurales et petites villes, également situées au sud de la Mauritanie. Ce projet s’attachera en particulier à construire et réhabiliter les réseaux d’alimentation en eau, les latrines et les installations pour le lavage des mains dans les centres publics. Il entreprendra également des campagnes de sensibilisation sur l'eau, l'assainissement et l'hygiène et renforcera les capacités et les performances des institutions du secteur. Près de 473 000 habitants des zones rurales, notamment dans le camp de réfugiés de M’bera dans le Hodh el Chargui, devraient bénéficier de ce projet.
Enfin, un financement additionnel de 23 millions de dollars qui permettra d’étendre le projet en cours d’appui au système de santé dans la région de Hodh el Chargui afin d’y améliorer l'utilisation et la qualité des services de santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et de nutrition. En collaboration avec les partenaires humanitaires et de développement, le projet apportera un soutien spécifique pour répondre aux besoins sanitaires des réfugiés et des communautés d’accueil. Il renforcera notamment les équipements sanitaires dans le camp de M'bera. Le projet fournira également une aide sociale par le biais de transferts monétaires conditionnels aux ménages pauvres afin de promouvoir la vaccination, la déclaration des naissances et le recours aux services de nutrition à travers le programme national de filets sociaux.
* L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à taux faible ou nul pour financer des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et améliorer la vie des plus démunis. L’IDA figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 76 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique. Ses ressources bénéficient concrètement à 1,6 milliard de personnes. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités de développement dans 113 pays. Le volume annuel de ses engagements est en constante augmentation et s’est élevé en moyenne à 21 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 61 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.