L'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi avait averti Tony Blair de l’assaut des islamistes sur l’Europe. Le défunt colonel était plus lucide que les politiciens occidentaux, rapport The Telegraph. © FLICKR/ THIERRY EHRMANN Ce qu'avait compris Kadhafi Selon les transcriptions des conversations téléphoniques entre l'ex-premier ministre britannique Tony Blair et l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, publiées jeudi par le Comité des Affaires étrangères du Parlement britannique, le défunt colonel avait prévenu M.Blair que l'Europe était menacée par l'extrémisme islamique, écrit le quotidien britannique Telegraph. M.Kadhafi expliquait ainsi à M.Blair, le 25 février 2011, alors que des émeutes armées avaient déjà éclaté en Libye, qu'il cherchait à sauver le pays des terroristes d'Al-Qaïda. "Je tiens à vous dire la vérité. Cette situation n'est pas aussi compliquée qu'on le pense, en fait, tout est très simple: il y a des cellules dormantes de l'organisation terroriste Al-Qaïda en Afrique du Nord. Ces cellules dormantes en Libye ressemblent à celles basées aux États-Unis à la veille du 11 septembre", a indiqué Mouammar Kadhafi.
"Ils (les djihadistes) ont mis la main sur des armes et ils terrorisent les gens qui par conséquent restent cloîtrés chez eux. Nous avons demandé à tous les journalistes du monde de venir voir la vérité. Ce sont des bandes armées. Il est impossible de négocier avec eux. Ils veulent contrôler la Méditerranée et puis ils attaqueront l'Europe", a-t-il ajouté. De son côté, M.Blair a évoqué la nécessité d'un règlement pacifique.
Trois semaines après, la coalition occidentale, y compris le Royaume-Uni, effectuait des frappes aériennes sur le territoire libyen, ce qui a conduit au renversement du dirigeant libyen. Les prédictions de Kadhafi semblent se réaliser, rappelle le quotidien britannique. En octobre 2011, après que le régime de Mouammar Kadhafi a été renversé par les insurgés avec l'appui des bombardements de l'Otan, la Libye a entamé une difficile période de transition politique. Depuis lors, le pays n'a pas de gouvernement stable et la guerre civile se poursuit entre différents groupes islamistes et le gouvernement. "Les preuves que le Comité a obtenues grâce à cette enquête suggèrent que les politiques occidentaux étaient bien moins perspicaces que Kadhafi au sujet des conséquences néfastes qu'engendrerait une intervention militaire en Libye, ceci tant pour le peuple libyen que pour les intérêts occidentaux", a annoncé Crispin Blunt, président du Comité des Affaires étrangères du parlement britannique.