Aussi judicieuses seraient-elles, les recommandations du dialogue inclusif laisseront très probablement quelques traces d’amertume indélébiles. Tant elles n’auront pas été approuvées ni attestées par les porte-paroles d’une certaine force politique d’opposition pesante qui s’est abstenue de participer.
Sans doute l’absence des partis et pôles politiques de celle-ci motivés par des certitudes et des présomptions a quand même pu altérer le cours des débats animés dans les ateliers initiés par les organisateurs du dialogue à défaut de pouvoir empêcher sa tenue en présence d’un grand spectre d’acteurs issus de la majorité, des partis dits de l’opposition modérée, de la société civile et d’indépendants d’horizons divers.
Certes les germes d’égocentrisme et la traditionnelle incapacité des tenants de la classe politique hétéroclite de ce pays, à pouvoir se mettre d’accord et à s’inviter à un quelconque dialogue national inclusif, n’ont fait pas fait défaut. Au rendez-vous, ils ont mis à exclusion une importante partie du tissu politique.
Sans doute aussi qu’un tel état des faits, depuis longtemps établi, n’a pas empêché que s’ajoutent aux partis et de la majorité et de ceux de l’opposition dite de dialogue et qui regroupe les formations de l’APP de Messaoud Ould Boulkheïr, d’El Wiam de Boïdiel Ould Houmeïd et d’Abdessalam Ould Horma, nombreux chasseurs de faveurs ou d’ambitions de briguer des postes politiques, ainsi que ceux qui amusent par leurs motifs de refus de ne pas prendre part à tout débat organisé.
Outre le fait que les chances de réussite de ce dialogue sont, de l’avis de nombreux observateurs, d’avance bradées, son inclusivité demeure elle aussi aux yeux d’une autre opinion sujette à caution et dénonçant au delà ce qu’elle n’hésite pas à appeler une démocratie de facette. Et les tenants de cette même opinion d’affirmer que sans le pôle de l’opposition dite radicale, tout dialogue politique ne serait considéré par les partenaires de la Mauritanie et par une large part de l’opinion nationale que comme un monologue sans impact sur la situation générale du pays et que dont la finalité, même démentie, n’est qu’une présidence ad-vitam et aeternam.
Pourtant a y voir de très près les thématiques largement abordées en ce dialogue et fortement développées sans lignes rouges ni tabous lui apportent aux yeux de nombreux mauritaniens et observateurs étrangers un solide crédit. Et c’est en conséquence de cela que les résultats à obtenir et les recommandations à dégager semblent s’acheminer vers l’ouverture de larges voies à trouver des réponses pertinentes aux interrogations fondamentales longtemps occultées dans les débats et forums, ainsi que des solutions adéquates aux blocages politiques pernicieux et sans issues.
Par El Wely Sidi Haiba