Notre pays vit depuis quelques mois un nouveau tournant politique dont le première séquence a été l’amorce d’une décrispation politique au lendemain de la fin de la décennie de braise où le pays a été pris en otage par Mohamed Ould Abdel Aziz.
Les gestes d’ouverture initiés par le nouveau pouvoir à l’endroit de l’opposition ont redonné espoir à nos populations suite aux rencontres entre le chef de l’Etat et les leadeurs de l’opposition lors des récentes festivités.
Toutefois, ce climat reste inachevé tant qu’un terme définitif ne sera pas mis fin aux poursuites contre les opposants, hommes d’affaires et sénateurs, syndicalistes, journalistes et autres artistes ainsi que tous les citoyens qui ont été condamnés à l’exil.
Des mesures urgentes doivent également être prises afin d’améliorer les conditions de vie des citoyens en baissant les prix de certains produits de première nécessité tels que le carburant et aussi la levée des monopoles sur l’importation.
Ces mesures doivent porter aussi sur l’instauration d’une véritable égalité des chances devant les services publics et toutes les opportunités et doivent consister à mettre un terme à la répression contre les étudiants et à la militarisation de l’université.
De telles mesures sont tout à fait à la portée des autorités et ne requièrent ni moyens financiers ni dialogue.
Au demeurant, l’ouverture amorcée, en dépit de son importance, ne constitue pas une solution aux problèmes pendants depuis une décennie et qui entravent toute normalisation de la scène nationale afin de dépasser la crise politique et résoudre toutes les questions susceptibles de mettre en péril l’unité nationale et de rompre définitivement avec la gabegie.
Nous considérons, au niveau des partis de la CFCD , que l’ouverture actuelle est une opportunité qui doit être mise à profit de toute urgence, pour prévenir et circonscrire tous les facteurs de déstabilisation et d’atteinte à la sécurité du pays à travers l’organisation d’un dialogue national qui embrasse toutes les questions d’intérêt national, notamment :
* l’Unité nationale avec la nécessité de développer un consensus entre les acteurs nationaux autour de solutions idoines aux dossiers brulants tels que le passif humanitaire résultant des événements douloureux de 89 – 91 ainsi que l’esclavage et ses séquelles ;
* la lutte contre le chômage, notamment dans les rangs des jeunes diplômés ;
* la bonne gouvernance, la corruption, la répartition équitable des ressources nationales avec des mesures de discrimination positive au profit des franges marginalisées, le tout accompagné d’un audit de toutes les sociétés d’Etat qui ont été mises à sac ;
* mettre un terme à l’embargo et à la discrimination dont font l’objet les opposants ;
* résoudre la crise politique inhérente à la gestion unilatérale du système électoral par le pouvoir de Ould Abdel Aziz
Nouakchott, le 09 décembre 2019
Les signataires :
- Le RFD
- l’UNAD
- l’UFP