Six mois après la mort de trois soldats français au Mali suite à l’explosion d’une mine, le même scénario funeste a bien failli se répéter. Six soldats français ont été légèrement blessés dimanche dans la région d’Abeïbara au nord du Mali par une mine ou un engin explosif artisanal (IED), a annoncé jeudi le porte-parole des armées, le colonel Patrick Steiger. « Deux véhicules blindés ont sauté [sur] ou déclenché […] un IED ou une mine. Il y a eu six soldats légèrement blessés », a-t-il déclaré lors du point de presse hebdomadaire de la Défense.
« Ils ont été pris en charge. Leur bilan est aujourd’hui rassurant », a ajouté la porte-parole du ministère de la Défense, Valérie Lecasble, sans plus de précisions. Les groupes djihadistes qui avaient pris le contrôle du nord du Mali en ont été en grande partie chassés à la suite de l’intervention militaire française Serval en 2013.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et de l’ONU (Minusma). Un accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes a été signé en mai-juin 2015, mais son application accumule les retards.
L’opération française Barkhane contre les djihadistes, qui s’étend sur cinq pays du Sahel (Mali, Mauritanie, Tchad, Niger et Burkina Faso), va procéder à une « montée en gamme » avec la fin de la saison des pluies, a déclaré le colonel Patrick Steiger. Elle va recevoir des hélicoptères de combat, quatre avions de chasse supplémentaires à N’Djamena - où trois sont déjà stationnés - et des canons d’une portée de 40 kilomètres.
« Nous sommes à la fin de la saison des pluies, avec une reprise de la mobilité sur le théâtre qui peut être exploitée par tous », a souligné Patrick Steiger. « Ceci génère un surcroît d’activité pour Barkhane et ses partenaires afin de maintenir la stabilité dans la région et de permettre d’asseoir l’accord de paix et de réconciliation. »
Selon lui, « il y a des avancées objectives » dans la mise en œuvre de cet accord, avec notamment le début de patrouilles mixtes, appuyées par Barkhane, entre forces maliennes, groupes armés progouvernementaux et ceux de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg)
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