Les 12 000 pirogues qui pêchent au large de Nouakchott sont immobilisées depuis lundi 18 mars en raison d’un mouvement de grève dans la filière de la pêche artisanale. Les producteurs protestent notamment contre l’application d’une décision du gouvernement interdisant l’utilisation de la main-d’œuvre étrangère.
Ces derniers jours les pirogues mauritaniennes ont été arraisonnées pour vérifier la nationalité des équipages et ordonner le débarquement de tous les pêcheurs étrangers. Ce sont pour l'essentiel des ressortissants sénégalais.
Moctar el-Bou, du regroupement des producteurs et exportateurs de la pêche artisanale, justifie le recours à la main-d’œuvre étrangère. « Ils nous obligent à ce que tout notre équipage soit mauritanien, mais la réalité, qu’on le dise, c’est qu’on a pas une embarcation qui peut être 100% composée de Mauritaniens. Ils ne sont pas qualifiés. Il nous faut d’autre main-d’œuvre. Que ce soit un Malien, un Marocain, un Chinois… »
Le président de la Fédération nationale des pêches, proche du pouvoir, Mohamed Ould Saleck Baye Pékha, prône une solution durable et cela passe par la formation des Mauritaniens. « Il faut former une main-d’œuvre, créer une main-d’œuvre. Tu veux continuer à travailler en dépendant d’autres nations ? Ce n’est pas l’esprit d’un businessman. On a la mer, on a les humains. Il faut les former pour gagner de l’argent. »
Les responsables du mouvement de grève ont pris contact mardi avec le ministère des Pêches et de l’Economie maritime. Ce dernier leur a confirmé la nouvelle règle : seuls les Mauritaniens sont autorisés à embarquer pour pêcher.
RFI