Des divergences "notoires" continuent encore à miner le camp de l'opposition à propos de la désignation d'un candidat "unitaire" de l'Alliance de l'opposition démocratique mauritanienne (AODM) pour l'élection présidentielle en Mauritanie prévue en juin 2019, ont fait remarquer des observateurs locaux.
Pour cette présidentielle qui devra se dérouler sans la participation du chef de l'Etat sortant, dont le second et dernier mandat va expirer, le candidat de la majorité est déjà connu. Il s'agit du général Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed, actuel ministre de la Défense et ancien chef d'état-major des armées, désigné comme "dauphin" du président en exercice Mohamed Ould Abdel Aziz.
L'AODM, nouvelle recomposition du camp de l'opposition radicale, composée d'une dizaine de partis, dont celui des islamistes modérés, "Tawassoul" présent au Parlement avec une dizaine de députés, doit relever "rapidement ce défi pour sortir l'opinion de l'expectative et aller droit vers son objectif", estiment des analystes.
Dans le cadre de ses négociations, l'opposition a suggéré le nom de l'homme d'affaires Mohamed Ould Bouamatou comme candidat consensuel. Mais ce dernier, vivant actuellement en exil, fait l'objet d'un mandat d'arrêt international.
Face à cette situation, l'AODM a écrit aux ambassades occidentales accréditées à Nouakchott, afin que les poursuites engagées contre M. Bouamatou soient levées dans le but de permettre à l'homme d'affaires de se présenter.
Selon une source proche de l'opposition la volonté exprimée par la majorité des membres de l'AODM est d'aller rapidement sur le terrain pour exiger les conditions les meilleures en vue de garantir la transparence de l'élection de juin prochain et, dans la foulée, s'engager dans la campagne.
Cependant, cette volonté se trouve confrontée à un obstacle majeur : les divergences sérieuses sur le choix du candidat unitaire.
Apparemment tous les partis et personnalités membres de l'Alliance étaient initialement convenus de choisir un candidat qui pourra être un leader de parti. Mais, les islamistes du parti Tawassoul se sont opposés à cette option en se déclarant en faveur d'une personnalité "externe à l'AODM".
Les islamistes, qui ne présentent pas de candidat, estiment qu'"aucun autre parti de l'opposition n'a le poids électoral ni la légitimité pour prétendre à la candidature, encore moins les personnalités indépendantes". En revanche, ils soutiennent qu'il est "préférable d'additionner à l'AODM une personnalité indépendante qui pourra drainer ressources et électorat supplémentaires".
Les islamistes ont proposé leur candidat en la personne de l'ancien Premier ministre Sidi Mohamed Ould Boubacar.
D'autres partis de l'opposition, dont le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) de l'opposant historique Ahmed Ould Daddah et ADIL de l'ancien Premier ministre Yahya Ould Waghf sous le président Abdallahi, se sont opposés catégoriquement à cette proposition.
Ces partis sont en faveur d'une "candidature issue des rangs de l'opposition" qui, selon eux, constitue la seule garantie pouvant assurer le respect des engagements en cas de victoire.
Si ce blocage persiste, il pourrait, selon les observateurs, compromettre l'unité au sein de l'opposition et par, conséquent, éliminer toutes ses chances de remporter la prochaine élection.
China.org.