La signature, le 9 février 2018, de l’accord de coopération intergouvernemental mauritano-sénégalais pour le développement conjoint du champ gazier Grand Tortue/Ahmeyim, à cheval entre les deux pays, a constitué un événement majeur dans la vie économique en Mauritanie.
Cet accord a été paraphé à Nouakchott par le ministre mauritanien du Pétrole, de l’Energie et des Mines, Mohamed Abdel Vetah, et son homologue du Sénégal, Mansour Elimane Kane, en présence des deux chefs d’Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz et Macky Sall.
Il donnait, en effet, le coup d’envoi des arrangements détaillés à conclure de concert avant le lancement effectif de la production du champ offshore, prévu en 2021.
Arrangements qui, d’ailleurs, ont été signés vendredi à Nouakchott par les représentants mauritaniens et sénégalais ainsi que ceux de Kosmos Energy et British Petrolum (BP), les deux membres du consortium qui développera le champ.
Là aussi, les paraphes ont eu lieu en présence des deux présidents mauritanien et sénégalais qui ont, ainsi, donné un bel exemple de coopération entre les Etats.
Déjà en 2016, Nouakchott et Dakar avaient signé une convention d’entente pour les installations devant exploiter ce gisement gazier, considéré comme le plus important en Afrique de l’Ouest avec des réserves estimées à 450 milliards de m3.
Au fil des discussions, les dirigeants des deux pays ont convenu que la production de ce champ, découvert le long de la frontière maritime dans l’Océan atlantique, soit partagée à égalité, c'est-à-dire fifty-fifty.
Il a même été décidé d’intégrer les coûts de recherche qui ont mené à cette découverte et qui seront, au même titre que les coûts d'exploitation et de production, partagés entre les deux pays pendant une période de 5 ans.
Passée cette période qui permettra au projet de se mettre en place, si l'un des deux Etats constate que le gisement est plus important d'un côté que de l'autre, ce qui sera prouvé, bien entendu, en suivant la production, il est libre de demander un réajustement du partage.
En Mauritanie, beaucoup d’espoirs sont placés dans cette nouvelle manne que les autorités disent vouloir utiliser, en priorité, pour créer un climat d’'investissement favorable au développement économique et social du pays et, partant, à l’amélioration des conditions de vie des citoyens.
A titre d’exemple, ce gaz sera utilisé pour alimenter les infrastructures énergétiques (centrales électriques hybrides) qui permettront, à leur tour, aux miniers de faire de la transformation locale et de créer davantage d’emplois.
Cela concerne aussi les infrastructures énergétiques liées aux ressources halieutiques et agricoles notamment.
Quant aux bénéfices matériels, ils devraient permettre la construction d’infrastructures routières, portuaires, aéroportuaires, sanitaires, éducationnelles, etc.
Apanews.net