En janvier 2007, la Section de Recherches de Dakar alors dirigée par Moussa Fall, l’actuel patron de la gendarmerie territoriale, réalisait l’une des plus grosses saisies de drogue que le Sénégal a connu. Et c’est à Nianing, dans la station balnéaire, que les enquêteurs ont mis la main sur 1200 kilos de cocaïne pure, arrêtant au passage tous les membres du réseau composé de Vénézuéliens pour l’essentiel.
Dans la foulée, les gendarmes arrêtaient, en décembre 2008, un redoutable trafiquant lié à ce réseau : Eric Walter Amegan dit ‘’Mika’’ dont les parents, Augustin et Bénédicte Geoffroy, s’activent dans l’immobilier à Saly où ils demeuraient à la résidence Mangrove.
Le 20 avril 2009, Me Abdoulaye Wade signait un décret autorisant l’extradition vers la Mauritanie de ‘’Mika’’, objet de deux mandats d’arrêts internationaux décernés le 10 aout 2007 et le 20 janvier 2009, respectivement par le juge d’instruction du premier cabinet du tribunal de la Wilaya de Nouakchott et le procureur de la République près de ledit tribunal, pour des faits d’appartenance à une organisation qui s’adonne au trafic de stupéfiants à haut risque, faits prévus et punis par les articles 4, 5 et 10 de la loi n°93-37 du 20 juillet 1993 portant répression de la production, du trafic et usage illicite de stupéfiants et substances psychotropes ainsi qu’au blanchissement de capitaux.
En effet, les Mauritaniens avaient saisi 760 kilos de cocaïne et l’enquête avait mené vers ‘’Mika’’ mais aussi vers l’homme d’affaires Mini Ould Soudani et l’officier de police Sid’Ahmed Ould Taya, ancien représentant d’Interpol. Le 11 février 2010, à la suite d’un procès qui a mobilisé des ténors du barreau français dont le célèbre Eric Dupond-Moretti, ‘’Mika’’ est néanmoins condamné à quinze ans de prison alors que ses complices récoltaient dix ans ferme.
Mais voilà, le 15 février 2011, une grâce présidentielle polémique réduit la peine de Walker de 15 à 10 ans.
Le 11 juillet, c’est le scandale : la Cour d’appel acquitte ‘’Mika’’ mais la Cour suprême, scandalisée, annule la décision. Dans la foulée, le président de la Cour d’appel, soupçonné d’avoir été corrompu, est radié. Des juges sont suspendus. Le mal était déjà fait puisque Walker avait déjà quitté le pays et depuis il n’avait palus fait signe de vie. Mais il y a de cela quelques jours, le trafiquant international a débarqué, comme si de rien n’était, à l’aéroport de Diass pour se rendre à Saly où il aurait fait d’importants investissements.
Il est arrêté sur le champ et remis à la DIC en vertu d’un nouveau mandat d’arrêt émis par la Mauritanie.
Contrairement à ce qui a été dit, Walker était encore, jusqu’à hier, détenu à Dakar.
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