A la question: y a-t-il un litige, soit-il prosaïque entre Ely Ould Mohamed Vall et son cousin germain le président Mohamed Ould Abdel Aziz, la réponse est ..oui?.
A la question : qui est l'instigateur de ce différend fratricide qui a donné lieu à tant d'interprétations saugrenues, la réponse : c'est l'aîné Ely? Car les largesses du droit d'aînesse s'arrêtent là où commencent celles légitimes des cadets.
L'Histoire humaine est souvent tissée de dols, de gratitude mais aussi d'ingratitude, de renvoi d'ascenseur, ou quelques fois de pannes d'ascenseur et qui vous obligent à prendre les escaliers, pour ceux qui sont pressés. La nature humaine est ainsi faite depuis la genèse. Sur ce, je ne vous apprends rien.
Cependant pour aller dans le vif du sujet, je dirais qu'au commencement était l'attitude "gérontocratique" voire "hautaine"qui consiste pour l'aîné Ely Ould Mohamed Vall à marquer la distance et surtout à abuser de l'avantage des années sur son cadet. Or les jeunes grandissent, s'émancipent de la tutelle "idéaliste" plus ou moins "protectrice" et deviennent à bien des égards plus performants, parfois plus incisifs que leurs aînés.
En Afrique le respect dû aux anciens est une tradition louable mais à condition que ces aînés acceptent l'enseignement imputrescible de l'antique Héraclite d'Ephèse du "perpétuel écoulement des choses"...D'ailleurs il arrive souvent que la gérontocratie devienne un frein au progrès social, à l'évolution tant elle est synonyme d'immobilisme et de stagnation. S'agissant du litige entre les cousins germains Aziz et Ely, la légitimité "gérontocratique" ne saurait être le seul ou du moins le principal mobile, même si on ne peut traiter ce différend fratricide qu'en parcimonie et surtout en étant animé de prétention conciliante.
Car mettre son doigt entre le bois et l'écorce avec une intention malsaine d'envenimer, n'est vraiment pas l'objet de notre manifeste. Le credo qui nous anime s'inscrit dans la logique du facilitateur mû par la seule volonté bienfaitrice au service de l'ensemble mauritanien, car il s'agit de deux protagonistes au sommet de l'Etat. Certes, il est difficile d'être objectif. Même le grand historien Jules Michelet, en voulant écrire avec objectivité l'Histoire de France, en a pris à ses dépens, en reconnaissant le "caractère nécessairement subjectif de l'Histoire si objective"...
Voici un pan de notre Histoire moderne qui a commencé en 2007 juste après la transition, au moment où Aziz voyant venir le désir de Ely de rester au pouvoir, le poussa à écourter la transition et à procéder à l'élection présidentielle. Ici les contradictions chez les lecteurs ne manqueront pas car elles sont symptomatiques de la diversité et surtout de la sensibilité de notre tissu social où chaque entité pour des raisons justement subjectives, me rappelle à chaque fois l'autosatisfaction des singes de l'écrivain britannique Rudyard Kipling qui disaient en chœur: "ouais..nous sommes les rois de la forêt puisque nous le disons nous-mêmes..."
De nos jours le colonel Ely Ould Mohamed Vall, de par son carnet d'adresses, son statut d'homme d'Etat mondialement connu surtout au niveau de la sphère judéo-chrétienne, pouvait jouer un rôle capital aux plans national et international, à condition qu'il se mette au service de tous les mauritaniens. Sa descente dans l'arène politique, après que le pouvoir lui ait été subtilisé, était une erreur monumentale. Au lieu de se mettre au-dessus de la mêlée et s'ériger en ultime intermédiaire à toutes les causes nationales, le colonel a voulu jouer "perso". Simple baroud d'honneur ou stratégie de longue haleine venue d'un "ego" blessé et qui n'aurait pas encore porté ses fruits?
A/Ely Ould Mohamed Vall ou l'enfant gâté de la République:
A sa sortie de l'Académie Royale de Meknès en 1976, une année avant l'incorporation de son cousin germain, rien ne prédestinait le sous-lieutenant Ely Ould Mohamed Vall Ould Eleyé à devenir un jour le chef de la magistrature suprême de son pays, la Mauritanie. Du moins en tenant compte des récits consignés ou des témoignages alors accaparés par les hauts faits d'une kyrielle d'officiers pionniers à l'autorité pesante pour ne pas dire cassante.., chacun se considérant comme le fils de Jupiter...
Cependant tous les soldats qui ont servi avec le sous-lieutenant Ely, promu au grade de lieutenant en 1978, décrivent un officier calme, brave au combat, avec une "éternelle" mèche de cigarette dans une main et un bouquin dans l'autre. A chaque attaque du Polisario, au lieu de raisonner tactiquement à prendre la tangente, ou l'azimut contraire, à l'instar de certains de ses frères d'armes officiers poltrons, le lieutenant Ely commande avec brio ses hommes et le plus souvent se met sur une mitrailleuse de "50" pour tirer jusqu'au repli cette fois de l'ennemi.
D'autres sources, pas très dignes de foi, prétendent que sa bonne entente d'avec l'ancien président Maawiya date de la même époque du conflit des sables. C'est Ely qui un jour a rompu l'encerclement de Maawiya et sa troupe par les unités du Polisario, alors que ce dernier commandait le secteur de Bir Mogrein. Vrai ou faux, les liens entre les deux potes étaient saillants surtout depuis le 12-12-1984...
Les deux hommes étaient proches. De commandant de la CQG (compagnie du quartier général) pendant que Maawiya était chef d'Etat-major national, (rappelez-vous du 16 mars 1981) à la 6ème région militaire, en passant par le règne à la sûreté nationale jusqu'au poste de chef de l'Etat en Août 2005, l'enfant gâté de la République n'a jamais souffert du "mal du siècle", ni de manque d'argent, contrairement à beaucoup de ses compagnons officiers. En 2003, lors du coup d'Etat manqué des cavaliers du changement, le colonel Ely était seul car déconnecté depuis des décennies des rouages de l'Armée; ses services ayant été dans l'incapacité de détecter la tentative longtemps en gestation de renverser le pouvoir de Maawiya. Mais le jeune cousin AZIZ qui a joué un rôle important dans l'échec du coup d'Etat, était là pour sauver les "meubles".
A/Ely le chanceux dirige la transition de 2005 à 2007 ...
En Août 2005, le pouvoir est donné au colonel Ely ould Mohamed Vall sur un plateau d'argent. Réveil...car "nous vous cédons les clefs du palais présidentiel", dixit Aziz et Ghazwani. Encore une chance. Pour beaucoup de Mauritaniens la transition a été le "tremplin" qui a fait déborder le vase et qui aura donné à réfléchir à Ould Abdel Aziz. Les principes de la transition n'ont pas été respectés et on avait l'impression que le colonel Ely avait des idées derrière la tête. Entre temps le petit frère, le jeune cousin a grandi. A Dieu la gérontocratie, le cousinage, le droit d'aînesse.
La transition fût écourtée. Une élection présidentielle a eu lieu. Contrairement à ce que pensent beaucoup de mauritaniens, c'est à partir de cet instant que le colonel Ely a commencé à ruminer les "agissements à caractères hostiles" de son jeune cousin. Me faire ça, à moi? Ely n'a jamais fait de stage depuis sa sortie de Mèknès en 1976, donc pas de cours de capitaine, de cours d'Etat-Major...qui vous permettent un jour de commander un état-major...Sans troupes, ni formations, Ely ne pouvait que se résigner. Que peut-il faire?Que doit-il faire à présent?
B/Un début de carrière brillant...une fin mitigée:
C/Si j'étais Ely Ould Mohamed Vall.... A SUIVRE INCHALLAH (2eme partie)
Ely Ould Krombelé, Paris, FRANCE