L'avocat français Jean Pierre Mignard, défenseur du sénateur Ould Ghadda, toujours en prison sans jugement pour s'être opposé aux projets constitutionnels du président mauritanien Aziz
Les avocats Jean-Pierre Mignard, Pierre-Emmanuel Blard et Alexis Madelain ont rencontré le mardi 24 Janvier à Nouakchott le juge d’instruction et le procureur de la république ainsi que le sénateur Ould Ghadde, actuellement détenu en prison.
"Faut pas que cela continue sinon ce serait une injustice qui sera chaque jour, si elle se poursuit, un peu plus grave. Ce serait aussi une atteinte aux droits de la personne", a affirmé mercredi à Nouakchott, l’avocat Jean-Pierre Mignard, lors d’une conférence de presse.
Hors la loi
Commentant le contrôle judiciaire qui pèse sur des journalistes, sénateurs et syndicalistes, Maître Mignard a affirmé qu’il posait de "très sérieux problèmes" au vu de la Constitution mauritanienne qui garantit la liberté de circulation ainsi que les textes internationaux signés par la Mauritanie.
Il regrette que "la justice (n’ait pu résister) à la tension politique" dans ce dossier communément appelé "Affaire Bouamatou et consorts" qui implique des sénateurs, des journalistes et des syndicalistes accusés par la justice mauritanienne de "crimes de corruption".
"Franchement, des journalistes, des syndicalistes et encore plus des sénateurs parlementaires auraient-ils besoin d’être corrompus ou auraient demandé à l’être pour prendre pour prendre des positions sur des questions qui touchent à l’essence même de ce qu’ils sont ? C’est absurde", a expliqué l’avocat Jean-Pierre Mignard.
"Aujourd’hui, l’information judiciaire n’a fait apparaître non seulement aucun élément matériel de l’infraction mais d’une certaine manière, elle démontre que le dossier est vide. Si le dossier est vide, il faut mettre un terme rapidement à cette information judiciaire car la nature des poursuites, des personnalités mises en cause, pose un très sérieux problème dans la vie démocratique de la Mauritanie qui a besoin d’unité et de stabilité", a conclu Me Jean-Pierre Mignard.
Ce dernier a annoncé qu’une demande de non-lieu général allait être déposée "dans les semaines qui viennent" pour l’ensemble des personnes mises en cause dans cette affaire.
Mondafrique