FNDU - La Mauritanie traverse actuellement un tournant décisif de son histoire dans un contexte marqué par une crise politique, économique et sociale exacerbée par la violation de la constitution, la falsification des résultats du référendum,
la mutilation des symboles de la nation de manière anticonstitutionnelle qui a divisé davantage les mauritaniens et envenimé la scène politique, le changement de la monnaie dont les premières conséquences se sont traduite par la hausse des prix et la dévaluation de l’ouguiya, la sécheresse qui frappe l’ensemble des régions du pays sans intervention sérieuse de la part des autorités.
Dans ce contexte, le pays se trouve au seuil d’échéances législatives, municipales et régionales capitales et à la veille d’une élection présidentielle marquée par la fin du dernier mandat du chef de l’Etat en place.
Au lieu de s’atteler à préparer ces échéances décisives avec sérieux et responsabilité, par la résolution de la crise politique endémique et la mise en place de mécanismes permettant d’organiser des élections consensuelles, libres et transparentes susceptibles de déboucher sur une alternance pacifique du pouvoir, le régime s’entête dans sa gestion unilatérale en faisant passer des lois relatives à l’organisation des élections et aux organes chargés de les superviser, issues d’un dialogue fictif, qui n’a pris en compte, en définitive, que les décisions déjà annoncées par le chef de l’Etat ou les propositions de son parti.
Un dialogue auquel l’opposition démocratique avait refusé de participer du fait, précisément, de son caractère unilatéral dans la mesure où son ordre du jour, son format, les mécanismes d’exécution de ses résultats éventuels ont été fixés préalablement par le pouvoir sans concertation avec les autres parties.
L’adoption des lois relatives aux élection non consensuelles ne fera qu’accentuer la crispation et le manque de confiance entre les acteurs politiques au moment où le pays a plus que jamais besoin d’une approche qui regroupe tous les Mauritaniens et balise un chemin à même de prémunir notre pays contre les dérapages dangereux qu’ont connu d’autres pays du fait de l’entêtement de leurs dirigeants qui se sont érigés en tuteurs de leurs peuples et en maîtres absolus de leurs destins.
Ainsi, tandis que les Mauritaniens aspirent à voir s’instaurer une nouvelle ère de liberté, marquée par des élections libres et par une alternance pacifique au pouvoir, le régime en place s’entête à aller à contre-courant des aspirations du peuple en persistant à prendre en otage l’Etat, à étouffer les libertés et à museler toute voix qui s’élève contre son pillage du pays et ses dérives autoritaires.
Cela s’est traduit par la détermination du pouvoir à faire passer des lois électorales non consensuelles, à bafouer la constitution et les lois, à réprimer les manifestations pacifiques, à instrumentaliser la justice au service de règlements de comptes politiques, à emprisonner ses opposants, à engager des poursuites judiciaires injustes contre les sénateurs, les syndicalistes, les journalistes et les hommes d’affaires patriotes, sans parler de la monopolisation des médias publics, de la fermeture des chaines privées et de la disparition des journaux (nous sommes aujourd’hui le seul pays au monde où ne parait aucun journal).
Le FNDU :
• Met en garde le pouvoir contre l’organisation d’élections non consensuelles dans un climat marqué par la crispation politique, ce qui pourra provoquer des crises aux conséquences imprévisibles ;
• Appelle tous les mauritaniens à se dresser fermement contre les politiques répressives du pouvoir et son entêtement à prendre en otage notre pays en le conduisant vers l’inconnu ;
• Convie toutes les forces vives du pays à accentuer les luttes pour imposer le changement démocratique et l’alternance pacifique au pouvoir ;
• Exige la libération immédiate et sans conditions des prisonniers politiques avec à leur tête, le sénateur Mohamed Ould Ghadda et la levée de toute poursuite judiciaire contre les sénateurs, les syndicalistes, les journalistes et les hommes d’affaires patriotes.
Nouakchott, le 15 Janvier 2018
Le FNDU