En Mauritanie, c’est toujours l’attente pour les douze sénateurs, quatre journalistes et deux syndicalistes sous contrôle judiciaire depuis le mois de septembre. Au contraire, celui-ci vient d'être reconduit ce lundi, pour deux mois. Accusés d'avoir reçu de l'argent de l'homme d'affaires et opposant en exil Mohamed Bouamatou, ils ne savent toujours pas quand ils seront fixés sur leur sort.
Ils ne se faisaient pas beaucoup d'illusion et ils ont eu raison. Les 12 sénateurs, quatre journalistes et deux syndicalistes dans le collimateur de la justice vont devoir continuer à pointer tous les lundis à la brigade financière. Il leur est toujours interdit de voyager puisqu'ils n'ont plus de passeport et ainsi théoriquement même de sortir de Nouakchott sauf autorisation expresse du juge.
Ces dernières semaines, la Cour suprême a rejeté plusieurs recours concernant les personnalités concernées. Un recours du parquet qui demandait pour la troisième fois à la justice de ne pas laisser en liberté les sénateurs. Recours rejeté. Deux recours des avocats, contre toutes les mesures prises par le juge. Recours rejetés là aussi.
La Cour suprême a donc décidé de ne pas contredire le juge d'instruction et elle doit maintenant lui renvoyer le dossier. Ce n'est qu'à ce moment là que les 20 personnes impliquées en Mauritanie seront fixées sur leur sort et qu'elles sauront notamment si un procès aura lieu. Dans ce dossier lié au vote des sénateurs, opposés aux réformes constitutionnelles du président Mohamed Ould Abdel Aziz, un élu et un militaire dorment déjà en prison.
RFI