Le référendum sur la Constitution organisé le 5 août dernier et les modifications apportées sur la monnaie, l’ouguiya, et annoncées le 28 novembre dernier auront été les deux principaux évènements marquants de l’année 2017 en Mauritanie.Le référendum a permis d’approuver sur des questions de grand intérêt dans le pays, comme notamment la suppression du Sénat et la modification du drapeau et de l’hymne nationaux.
Initialement composé d’un croissant et d’une étoile jaunes sur fond vert, le drapeau s’est vu rajouter, en plus de cela, deux bandes rouges à ses extrémités supérieure et inférieure.
Il s’agit, selon le gouvernement, d’un symbole à la couleur du sang visant à glorifier les martyrs tombés sur le champ d’honneur pour défendre la patrie.
Quant à l’hymne, il a été totalement réécrit par une cinquantaine de poètes et d’hommes de lettres mauritaniens pour refléter la diversité culturelle du pays, notamment son appartenance arabo-africaine.
Sa composition a été confiée à un artiste égyptien avant d’être exécuté officiellement pour la première fois au cours de la cérémonie de levée des couleurs à l’occasion de la célébration du 57e anniversaire de l’indépendance nationale, au même titre d’ailleurs que le nouveau drapeau.
L’organisation de ce référendum a été, en quelque sorte, imposée au gouvernement après le rejet des amendements par le Sénat contre toute attente, vu l’appartenance de plus de ses deux tiers à la majorité présidentielle.
Les sénateurs frondeurs ont donc rejoint, pour cette circonstance, la position des partis d’opposition qui rejetaient déjà l’idée d’amender la constitution de manière non consensuelle.
Déjà, ces partis, avec une coalition de centrales syndicales, d’organisations de la société civile et de personnalités symboliques, avaient boycotté le dialogue politique organisé, en octobre 2015, entre la majorité présidentielle et une autre opposition plus modérée et qui avait débouché sur les propositions soumises au référendum.
Ils avaient organisé des manifestations pour exprimer leur rejet de cette consultation électorale, jugée « unilatérale », mais, au final, le référendum a eu lieu et le oui l’a emporté à plus de 58%, avec un taux de participation (principal enjeu) de 53,75%.
S’agissant des modifications annoncées sur la monnaie mauritanienne, elles résident principalement dans le changement de sa base en supprimant un zéro de chaque unité.
Ainsi, le billet de 100 ouguiyas deviendra un billet de 10, celui de 1.000 sera un billet de 100 ainsi de suite, avec comme innovation la création d’un billet de 1.000 ouguiyas ayant, bien entendu, la valeur de 10.000 anciennement.
Ces changements qui entrent en vigueur au 1er janvier prochain s’accompagnent aussi du retrait progressif de tous les billets et pièces en circulation actuellement et leur remplacement par d’autres plus solides et plus durables, selon le gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie, Abdel Aziz Dahi.
Le gouverneur a expliqué, lors une conférence de presse le 5 décembre à Nouakchott, que cette réforme de l’ouguiya vise notamment à protéger l’économie du pays et à augmenter son efficacité, en plus de l’immunisation de la monnaie contre la falsification et le blanchiment d’argent.
Il a aussi parlé de facilitation des échanges commerciaux, affirmant qu’il n’y aura aucun effet sur la valeur de l’Ouguiya ni sur le pouvoir d’achat du citoyen.
Dans le même cadre le signe international de l’ouguiya sera MRU au lieu de MRO.