Si pour le Président français Emmanuel Macron l’audiovisuel public, qui a longtemps assis la notoriété de la France comme pays pesant dans l’équilibre mondial, est la"honte de la République", que peut il donc en être pour nous qui ne l’avons connu et promu que récemment ? Une interrogation que justifie tristement le maigre résultat enregistré depuis la libération, pourtant louable, du secteur de l’audiovisuel il y a près de cinq ans.
Et si, tant que la France, qui est à nous ce que l’eau est au poisson, est à ce point critique envers ce pan du secteur de la communication dont elle est l’un des incontestables maîtres au plan mondial, qu’elle serait l’attitude la plus appropriée à adopter par nous face à une réelle incapacité à se maintenir et un tel échec patent pour un secteur couteux et sans véritables débouchés de rendement permettant au moins sa propre survie.
La crise dite des chaines privées de télévision et de radios, en cessation d’émission depuis plusieurs mois, en dit long sur un échec patent dû entre autres à une voyante incompatibilité de l’utilisation à échelle démesurée d’outils de communication dits à grands investissements matériels et humains dans un pays fortement sous développé et dépourvu de réseaux indépendants, comptant parmi les plus pauvres de la planète et dont la population peu nombreuse est analphabète à près de 60%.
Hors la presse, qui partout ailleurs est le vecteur premier des grands changements escomptés en tous programmes politiques de développement, reste de loin l’un des secteurs en avant plan concernés par la mutation escomptée du pays, le plus touché par l’incohérence, l’irresponsabilité, la corruption dans le comportement et l’âme, l’hypocrisie, l’irrégularité dans l’action, mais aussi le plus gangrené par les méfaits de la discordance avec les principes fondateurs de la rigueur, de la fermeté et de la solvabilité.
Mais il faut le signaler que tout ce qui précède relève en amont de la persistance du climat politico-social délétère qui prévaut depuis l’indépendance eu égard à l’obstination en aval des nombreux dossiers de divergences d’ordre ethniques et de ceux relevant des droits de l’homme dont l’insistance des questions de l’esclavage, du système de castes reste parfaitement voyante. Il s’ajoute à cela la gabegie et la mauvaise gouvernance plus persistantes et pernicieuses dans certains secteurs clé plus que d’autres.
C’est dire que la situation qui prévaut et qui est fortement marquée par une démission sans appel de tout le secteur de la presse, relève d’une conséquence logique forgée et imposée par sa déliquescence doublée de l’absence frappante d’une réelle élite distincte à sa tête ancrée dans une logique déontologique élevée de la profession.
Or s’il est un secteur à assainir ou plutôt à refaire et en urgence c’est bien évidemment celui de la communication en général et de la presse en particulier ; Refonte qui doit concerner toute sa configuration. Et c’est de cette révision que va véritablement dépendre le défi d’émergence d’un pays solvable capable de relever la bataille contre l’obscurantisme médiéval, les incohérences sociopolitiques et le sous développement destructeur.