Une information relayée par de nombreux internautes saoudiens soutient que le richissime prince Al-Walid Ben Talal, arrêté récemment par la police saoudienne dans le cadre d’une large campagne de lutte contre la corruption, a tenté hier de mettre fin à ses jours en se coupant les veines.
La même source précise néanmoins que la tentative de suicide a échoué grâce à la vigilance de ses gardiens qui ont alerté à temps les secours. Impossible cependant de confirmer l’information de source officielle.
Certains internautes ayant répercuté l’information indiquent en outre que le prince Al-Walid Ben Talal fait quotidiennement l’objet de mauvais traitements et qu’il est régulièrement battu. D’autres Saoudiens disent ne pas comprendre l’acharnement dont fait preuve Mohamed Ben Salmane à l’égard de l’homme d’affaires. Le prince héritier soupçonnerait-il Al-Walid Ben Talal de fomenter un coup d’Etat ? Rien n’a filtré à ce sujet. Une chose est sûre : de nombreux membres de la famille royale écartés sont mécontents de la tournure prise par cette lutte contre la corruption. Une lutte qui prend de plus en plus les allures d’une chasse aux sorcières destinée à préparer le passage de témoin entre le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud et son fils Mohamed Ben Salmane. Un passage rendu possible grâce au changement de l’ordre de la succession décidé par l’actuel roi. De nombreux observateurs n’hésitent pas à qualifier ce changement de «coup d’Etat».
A rappeler que dans la soirée du 4 novembre dernier, le roi Salmane Ben Abdelaziz Al-Saoud a signé un décret sur la lutte contre la corruption et a déclaré qu’il avait l’intention de mettre définitivement un terme aux abus au sein des structures du pouvoir du pays. Le monarque a expliqué qu’au plus haut rang du gouvernement agissaient des individus «plaçant leurs intérêts personnels au-dessus des intérêts publics» pour s’enrichir illégalement.
La chaîne Al-Arabiya a ensuite rapporté l’interpellation de 11 membres de la famille royale saoudienne, quatre ministres en exercice et de dizaines d’anciens ministres soupçonnés de corruption. Parmi eux le prince Al-Walid Ben Talal Ben Abdelaziz Al Saoud et le prince Mitab Ben Abdallah Ben Abdelaziz Al-Saoud, ex-ministre de la Garde nationale. Il n’est pas expliqué ce que les représentants de la dynastie saoudienne ont exactement fait, mais l’agence de presse Bloomberg écrit qu’Al-Walid a été arrêté dans son camp dans le désert.
Lundi 6 novembre, un haut responsable saoudien a expliqué quels chefs d’inculpation visaient les accusés. Le milliardaire Al-Walid est soupçonné de blanchiment d’argent, de corruption et d’extorsion de fonds aux fonctionnaires. Le prince Mitab Ben Abdallah est accusé de détournement, d’emplois fictifs, de transferts de contrats publics à ses propres compagnies – dont un contrat de 10 milliards de dollars pour livrer des transmetteurs et des gilets pare-balle. L’ex-ministre des Finances Ibrahim Al-Assaf est accusé de détournement de fonds dans le cadre de l’élargissement de la Grande mosquée de La Mecque. De plus, il est soupçonné d’abus de pouvoir et d’informations confidentielles dans le cadre de transactions foncières.
Par Sadek Sahraoui