En partance la matinée du 7 novembre au marché de Boghé pour faire les achats habituels en vue de la préparation du repas de midi, Kadia Kébé a déposé son panier auprès d’une marchande pour aller s’enquérir de l’évolution du dossier de sa parcelle de terrain déposée à la Moughataa depuis 6 mois.
Devant le bureau, la dame est restée longtemps pointée. Une fois en face de ce dernier, elle repose le problème de son terrain, situé à Ponguel Kodé, prés du stade en cours de construction, depuis 5 ans. Le Hakem lui dit d’aller avec les policiers pour voir selon la version de la dame. Et Kadia de répliquer au Hakem, que partir avec des policiers n’est pas son travail.
Suffisant, selon toujours Kadia pour que le Hakem profère des insultes en dialecte Maure à son égard. Sortez, sortez d’ici martèle le préfet à son égard. Les éléments de la garde en faction sont priés de venir l’évacuer hors du bureau. Ne me touchez pas s’il vous plait leur dit Kadia.
Elle sort et s’en va. Mais rebrousse aussitôt chemin et se pointe de nouveau devant le Hakem à qui, elle demande de lui remettre son dossier. Le secrétaire est absent en ce moment lui signifie le préfet. Avant même de sortir de la cour, des policiers se présentant pour lui signifier qu’elle est arrêtée. Une plainte de la première autorité administrative départementale est déposée contre Kadia pour injures.
Le Hakem, M. Mohamedou O Gagagh que nous avons rencontré pour savoir les raisons de l’arrestation de Kadia, nous a affirmé que la dame non seulement l’a injurié publiquement mais a aussi a injurié le président de la république. Ce que Kadia a nié catégoriquement. L’intervention des notables dans la soirée pour obtenir la remise en liberté de Kadia n’a pas abouti. La conseillère refuse de présenter des excuses par écrit à une autorité qu’elle n’a pas injuriée, selon elle.
Le procureur a bien ordonné le commissaire de police de laisser la dame passer la nuit chez elle. Mais, cette dernière a catégoriquement refusé. Liberté totale et immédiate ou aller jusqu’au bout de l’affaire. Soutenu activement par les militants de l’AJD/MR, mobilisés derrière Tidjane Bâ, président de la section locale du parti du début jusqu’à la libération de leur camarade. Dans la journée du 8 novembre, elle est déferrée devant le procureur du tribunal régional d’Aleg. Après avoir été entendu par le procureur, elle a été remise en liberté aussitôt.
A ce moment, une petite foule commençait à se former pour protester et exiger la libération immédiate de Kadia avant de se masser devant la porte du commissariat de police.
Daouda AK DIOP
Terroir Journal-