« Le Calame » a réalisé un entretien avec Sy Mamoudou, le président du Comité de suivi de la presse, dans lequel, il répond sur les derniers développements sur les efforts constants et louables déployés par ledit comité et les autorités supérieures du pays, pour donner un nouveau souffle à la profession, en proie à d’énormes problèmes depuis une période.
Ci-après l’intégralité de cette interview :
La semaine dernière, accompagné des membres du Comité de suivi mis en place par la presse, vous avez rencontré le Premier ministre auquel vous aviez exposé le problème de vos confrères placés sous contrôle judiciaire dans l’affaire « Bouamatou et consorts ». Que vous a-t-il répondu?
Sy Mamoudou : En effet, c’est le premier sujet que nous avions abordé avec le Premier ministre. Le Comité de suivi a indiqué à M. Ould Hademine que l’enquête concernant nos confrères journalistes interpellés par la justice, sur la base de leur ligne éditoriale, est contraire aux acquis obtenus par la Mauritanie dans le domaine de la liberté d’expression.
Et de telles attitudes constituent un danger et un recul pour le développement et l’épanouissement de la presse en Mauritanie. Dans sa réponse, le Premier ministre a souligné que le gouvernement «n’acceptera pas d’entraves aux acquis liés à la promotion de la liberté d’expression, et que la question des collègues (journalistes) est entre les mains du pouvoir judiciaire, c’est un dossier qui ne concerne pas que les seuls journalistes”.
« Nous demeurons attachés et travaillerons avec vous pour l’élargissement et le renforcement de nos médias, a ajouté en substance, le Premier ministre, qui note que c’est la politique et l’engagement des plus hautes autorités de notre pays ».
Vous lui aviez également exposé d’autres problèmes auxquels la profession est confrontée et qui menacent jusqu’à son existence. Vous a-t-il promis des solutions ?
Comme le souligne le communiqué que nous avons publié en arabe :
« Le Comité a passé en revue avec le Premier ministre l’angoissante réalité de la presse, l’impact grave et négatif de la suspension des annonces publicitaires et des abonnements, la disparition de nombreuses institutions de presse libre, et la détérioration de la situation des journalistes, pour la même raison. »
Dans sa réponse le Premier Ministre a précisé: « il n’a jamais été question d’arrêter les abonnements, simplement nous avons tenu à mettre de l’ordre dans la distribution et l’octroi des annonces publicitaires pour pouvoir établir des critères rationnels et perspicaces. D’ailleurs, a-t-il ajouté la loi régissant la publicité verra le jour bientôt.» Il faut noter que le conseil des ministres réuni le 26 octobre 2017 a adopté un projet de loi relatif à la publicité.
S’agissant du problème de l’arrêt des émissions des radios et télé privées, le Premier ministre estime que « c’est un problème commercial lié au respect des cahiers de charges. C’est TDM qui s’occupe de cette question. »
Selon vous, quelles sont les « mesures d’urgences » que l’État doit prendre pour sauver le secteur ?
Le Comité de suivi a demandé l’application des recommandations issues des journées de concertation de la presse en Mauritanie tenues du 11 au 14 juillet 2016. Les décisions et résolutions de ces journées sont le fruit d’un large consensus et répondent parfaitement aux préoccupations de l’ensemble de nos médias.
Suite à ces échanges, le Comité de suivi et le Premier ministre sont tombés d’accord sur la nécessité de prendre dans l’immédiat les trois mesures suivantes pour sauver, et le mot n’est pas fort, le secteur:
1. Mise en œuvre des recommandations des journées de concertation de la presse
2. Libérer les annonces publicitaires et d’autres supports à la presse
3. Création d’une maison de la Presse
Propos recueillis par AOC
Le Calame