Weli Cheikhbouya - Le conseiller c’est sans doute et en premier lieu la personne qui donne des conseils avant d’être dans le contexte institutionnel, une personne qui siège dans un conseil. C’est cela qu’en dit l’une des définitions les plus succinctes et les précises comprises dans les dictionnaires.
En Mauritanie, le conseiller n’a pas cette mission dont la plupart de ceux qui en porte la casquette ignore le plus souvent à quoi elle rime une fois occupant sous son ombre le poste y afférant dans le cabinet d’un ministre ou du directeur d’un grand établissement public.
Ne sachant hélas bien souvent quels conseils donner, celui-ci n’en est pas souvent acculé de facto à en promulguer. Sans doute celui pour lequel il est sensé en donner n’en a cure, se suffisant par ailleurs à en remplir lui seul les cases vides.
C’est la raison pour laquelle il n’est pas étonnant de voir trois catégories distinctes de ces conseillers pléthoriques en herbe et en flammes qui sont parachutés par voie de conseil des ministres et ou de recommandations à caractère politique ou autre :
· Conseillers avec un suffixe de titularisation et d’appropriation d’un pan de la gestion politique, sociale, financière, juridique, technique, communication, etc…) ;
· Conseillers chargés de missions sans contours précis ni tâches porteuses définies;
· Conseillers anonymes dont les bureaux des moins chanceux, qui ceux qui flottent sans attaches dans les coulisses, se trouvent ailleurs dans des administrations avec lesquels ils n’ont aucun rapport, faute de mieux.
Or le clair de ces conseillers tous azimuts, dont le nombre croit après chaque conseil des ministres ou à la faveur de nouvelles convergences politiciennes, sont souvent de la partie des déplacements de leurs patrons au cours de leurs missions à caractères restrictifs ainsi qu’aux colloques, symposiums, foires et autres rassemblements et desquels ils ne reviennent le plus souvent qu’avec des cadeaux couteux achetés par le biais de perdiums juteux.
Faut-il le rappeler que les départements et entreprises publiques, qui suffoquent écrasés par l’effet néfaste de cet excès désolant et déroutant de ces "mentors" sarcastiques venus de l’ailleurs bien lointain de la mission précise et hautement constructive du conseiller, crouleront inéluctablement sous le poids sans cesse grandissant de la médiocrité qui en résulte.