Le Rénovateur Quotidien - Il a tracé bien des chemins, avec lui. Comme chaque année, pour marquer l’anniversaire de sa disparition, la rédaction de Cridem donne la parole à l’une de ces personnes qui l’ont fréquenté et connu.
Cette année, l’insigne honneur revient à M. Dia Cheikh Tidiane, journaliste, dont voici le témoignage : "Il y a 3 ans, le 26 Septembre 2014, jour pour jour, disparaissait le fondateur du site Cridem, Nourredine Kheloua dit Claude K.
C’était le vendredi 26 septembre 2014. La nouvelle a profondément attristé. Des témoignages émouvants ont inondé la presse pour rendre hommage à cette personnalité très connue dans les milieux médiatiques mauritaniens, pour avoir tissé largement sa toile à travers le portail Ctidem.org, la planche synthétique du quotidien de toute la presse nationale.
Cet homme venu «d’ailleurs» qui a vécu ici, chez lui, aimait la Mauritanie, sa Patrie d’adoption qu’il ne quittera jamais. En retour, sa Mauritanie lui rendait bien cet amour et cette convivialité.
Le site Cridem, fièrement national restera la marque déposée de cette volonté sincère et tenace de créer une convergence Républicaine autour d’un débat reflétant la diversité des opinions dans la liberté et le respect de l’autre.
Fort heureusement, cet idéal s’efforce de jouer encore cette vocation en dépit d’un environnement de plus en plus hostile. Les hommes s’en vont et les œuvres restent. En ce jour marquant la 3ème année de sa disparition de notre confrère, Cridem et ses lecteurs se souviennent.
Chaque ligne consacrée à cet anniversaire nous fait revivre bien des facettes de cet homme, ami de tout le monde ennemi de personne. Oui, Claude avait le caractère de l’homme si courtois qu’il était facile de l’intégrer entre deux salamalecs. On eut dit qu’il voulait être l’ami de tout celui qui l’approchait. Si vous ne le faites pas le premier, il le fait sans hésiter d’un geste altier.
C’est sans doute de cette manière qu’il a cultivé un capital précieux de relations dans tous les milieux intellectuels, politiques, artistiques, culturels etc. Claude, c’était aussi le Monsieur taquin qui égaillait l’atmosphère quand les choses sentaient la monotonie. Il entretenait avec l’élégance d’un homme bien intégré dans l’environnement mauritanien, des rapports de familiarité avec la société, en se mettant ironiquement dans la peau de l’autre, pour renvoyer «les petits gestes anodins» portés sur le «Toubab» (comme il aimait en rire), sans aucun préjugé, juste pour casser le mythe identitaire !
C’était là l’incarnation d’une volonté manifeste de socialisation qui mettait à l’aise son public et qui lui permit de gagner l’estime de bien de mauritaniens. Vous faire inviter chez lui relève d’une formalité tant il aimait discuter sur tout/ surtout quand l’actualité était fournie, la crise politique extravagante.
Quand une information politiquement «sensible» tombait, de n’importe quelle provenance, il prenait soin de contacter ses amis de la presse pour s’assurer de l’authenticité de la source sinon il la mettait en attente, le temps de recouper les éléments. Téléphone et Skype constamment en ligne le Patron de Cridem recevait les nouvelles de partout jusqu’à tard dans la nuit.
Modestement, il se laissait conseiller par un ami sur une décision à prendre ou une conduite à tenir par rapport à des affaires internes au site. Qu’elles étaient nombreuses ces intrigues attentatoires à une certaine presse qui tenait à son indépendance ! Claude K a résisté comme tout homme de conviction, à bien d’adversités.
Mais grâce à cette force de persuasion et cette présence d’esprit à esquiver les mauvais coups, il se tirait sans encombre. Autant de valeurs qui doivent être perpétuées par ses collaborateurs et ceux qui aujourd’hui poursuivent l’œuvre qu’il a laissée à la presse et à la démocratie mauritanienne…
Claude K l’architecte de cette Agora intelligente, au service d’une démocratie qui se cherche à tâtons mérite toutes nos considérations. Nos pensées pieuses à lui et à sa famille.
Cheikh Tidiane Dia, le confrère-ami".