Après la publication d’une note confidentielle par nos confrères d’Alakhbar , dans laquelle des diplomates noirs se plaignent de la « politique d’exclusion dans la diplomatie mauritanienne », le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération (MAEC) semble monter au créneau.
Selon des sources, le quartier général de la diplomatie mauritanienne « a déclenché une véritable chasse aux sorcières ». Il faut trouver les auteurs de la note ou démentir…
La note publiée par Alakhbar divise. Plus d’une semaine après, de sources informées, on nous apprend que le conseiller juridique du ministre, Al Arbi Ould Khatour a « ordonné à tous les cadres négro-mauritaniens de signer une pétition de dénonciation » de la dite note. Ce, suite à la forte médiatisation de l’affaire. Pour elles, « les autorités s’activent pour nier les réalités citées dans le document confidentiel ».
Riposte
C’est dans ce sens, poursuivent nos sources, que « deux cadres du MAEC et le Directeur Adjoint aux Affaires Africaines sont mobilisés pour rencontrer les diplomates noirs ». Objectif, produire une « mise au point qui sera publiée à leurs noms » pour contester le contenu de la note confidentielle publiée le 21 août 2017.
Et à nos sources de préciser que « sous la pression et le chantage» et eu égard à l’ampleur de la dénonciation, plusieurs « cadres négro-mauritaniens du ministère, se sentent obligés de signer la pétition ». Ils estiment qu’au ministère, il règne une ambiance de « chasse aux sorcières », pour faire tomber des têtes.
Discrimination?
Rappelons par ailleurs que dans la note publiée par nos confrères d’Alakhbar, les diplomates noirs dénonçaient leur « exclusion systématique » du cycle diplomatique, surtout vis-à-vis de leurs collègues maures. On pouvait ainsi lire que « sur les 14 directions du MAEC, il n’y a qu’un seul directeur négro-africain, lequel occupe la direction des affaires juridiques et des traités. Sur les 15 directeurs-adjoints, il n’y a qu’un seul soninké et un seul harratin ».
… encore
En outre, les auteurs de la note confidentielle se sont indignés du « fait qu’entre 2011 et 2014, plus de 38 cadres négro-mauritaniens sortant de l’Ecole Nationale d’Administration et de la Magistrature (ENAJM) ont fait leur entrée au MAEC. Mais aucun parmi eux, hormis 6 chefs de services nommés à l’administration centrale, n’occupe un poste à responsabilités, ni au ministère, ni à l’étranger. Et ce, bien qu’ils aient les compétences requises.
Un fidèle
Il faut par ailleurs souligner que l’actuel conseiller juridique du ministre, Al Arbi Ould Khatour est décrit comme étant « l’homme le plus craint au sein du MAEC », insistent nos sources. Elles ajouteront qu’il est « l’œil et la main » du ministre. En effet, il a toujours été aux côtés d’Isselkou Ould Izidbih, dans tous départements ministériels qu’il a occupés. Cette fois-ci, « il a la difficile tâche de dénicher les auteurs de la gênante note confidentielle ».
En attendant de voir les prochains rebondissements, la note continue de faire couler encre et salive. Dans les salons et bureaux, on continue d’en parler une semaine après publication.
lereflet.net/mauritanie