Un attentat sanglant, le troisième perpétré en moins de trois mois sur le sol britannique, a fait de nombreux morts, tandis que des dizaines de personnes ont été hospitalisées, dont des Français.
Le bilan s'alourdit à 7 morts et 48 blessés, dont 4 Français, pour l'attaque "terroriste" au véhicule bélier et au couteau perpétrée samedi soir dans le quartier du London Bridge. Les 3 assaillants ont été abattus. Cet attentat intervient moins de trois mois après l’attentat de Westminster de mars dernier et, plus récemment, celui de Manchester, à la sortie d’un concert de la chanteuse Ariana Grande. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a annoncé sur France Info que quatre Français se trouvaient parmi les personnes blessées. "Quatre compatriotes sont blessés et il y a semble-t-il une personne particulièrement touchée". Face à de pareilles attaques, le ministre a appelé les Français d'outre-Manche à aller voter aux élections législatives, "meilleure riposte" selon lui au terrorisme.
Le président Emmanuel Macron a assuré dans un communiqué que la France mettait "tout en œuvre pour porter assistance" aux citoyens français figurant parmi les victimes. "L'attentat qui a frappé Londres cette nuit, quelques jours après celui de Manchester, est une nouvelle attaque abominable et lâche contre nos sociétés libres", a estimé le chef de l'Etat. La France "continuera de toutes ses forces à lutter contre le terrorisme aux côtés du Royaume-Uni et de tous les pays concernés", a-t-il ajouté.
La chef de la police métropolitaine de Londres, Cressida Dick, a confirmé les circonstances de l'attaque, à savoir trois hommes à bord d'une camionnette qui fauche les passants sur le London Bridge puis vont poignarder des gens au hasard dans le marché couvert de Borough Market. Le périmètre de sécurité déployé autour de London Bridge va être maintenu pour le moment, a-t-elle ajouté, et la station de métro London Bridge reste fermée. Cressida Dick a souligné que la réaction des forces de police à l'attaque avait été particulièrement rapide et que tout s'était terminé en huit minutes.
L'attaque a débuté vers 22h00 locales à la sortie du London Bridge, sur la rive Sud de la Tamise, lorsqu'une camionnette blanche circulant à une vitesse élevée a foncé sur des piétons en zigzaguant. Les assaillants se sont ensuite rendus au marché couvert de Borough Market, qui héberge de nombreux restaurants et pubs très fréquentés en cette soirée estivale, où ils ont abandonné leur véhicule, a raconté le chef de l'antiterrorisme britannique, Mark Rowley, devant la presse. "Des policiers armés ont alors réagi très rapidement et courageusement et ont fait face aux trois suspects qui ont été abattus dans le Borough Market", a déclaré le chef des services antiterroristes, précisant que les trois hommes portaient de fausses vestes explosives.
Interrogée sur l'identité des assaillants, Cressida Dick a dit l'ignorer à ce stade. L'attaque n'a pas encore été revendiquée mais le groupe Etat islamique a diffusé samedi sur la messagerie cryptée Telegram un message dans lequel il appelle ses partisans à attaquer avec des camions, des couteaux et des armes à feu les "Croisés" pendant le mois sacré de ramadan. Le président Emmanuel Macron a assuré sur Twitter que la France était "plus que jamais aux côtés du Royaume-Uni", son ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, assurant pour sa part les Londoniens de la "totale solidarité de la France". Réagissant lui aussi à cette attaque, avant même qu'elle ne soit terminée, Donald Trump a aussi assuré la Grande-Bretagne de son soutien et appelé ses compatriotes à la vigilance. Il a conclu que pour assurer leur sécurité, les Etats-Unis "ont besoin de l'interdiction de voyage" qu'il a, sans succès, voulu imposer aux ressortissants de plusieurs pays à majorité musulmane à son arrivée à la Maison blanche.
Capital (avec Reuters et AFP)