Mauritanie: comment l'opposition veut mettre en échec Ould Aziz

sam, 04/08/2017 - 11:35

Pour ou contre le référendum constitutionnel prévu dans les prochains mois, les forces politiques mauritaniennes s’activent dans le cadre d’une bataille à l’issue imprévisible.

Ainsi, les membres du gouvernement, les hauts responsables et cadres de l’Union pour la république (UPR, principal parti de la majorité) ont entamé une vaste campagne de communication pour pousser les mauritaniens à voter "oui" en vue de faire passer les réformes prévues par le nouveau texte.

Dans le camp des soutiens au régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, on sonne la mobilisation et on multiplie les réunions qui se tiennent généralement aux domiciles des ministres.

Au même moment, le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU, vaste coalition composée de partis politiques, d'organisations de la société civile, de centrales syndicales et de personnalités indépendantes) annonce la mise en œuvre d’une feuille de route en vue de faire échec «à la tentative de putsch constitutionnel» du président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Mohamed Jemil Ould Mansour, président en exercice du FNDU explique que celle-ci est axée sur trois points. D'abord, une bataille juridique basée sur toutes les voies de recours juridiques pour empêcher la tenue d’un référendum, qui n’est en réalité qu’un putsch visant à faire passer des réformes anticonstitutionnelles.

Ensuite, une campagne de sensibilisation des citoyens autour du danger que constitue l’agenda d’un pouvoir qui s’acharne à porter atteinte à la Loi fondamentale du pays.

Enfin, des manifestations anti-réferendum qui prendront la forme de manifestations populaires au cours desquelles le FNDU, va afficher sa détermination en vue de sauver les acquis démocratiques menacés par le régime.

Les réformes constitutionnelles proposées par le pouvoir sur la base de l’article 38 de la Constitution du 20 juillet 1991 et ses textes modificatifs, concernent la suppression du Sénat, la création de conseils régionaux, le changement des symboles nationaux (drapeau et hymne), la suppression de la Haute cour de justice (HCJ) et du Haut conseil islamique (HCI).

Ces réformes ont été approuvées par l’assemblée nationale le 9 mars et rejetées par le sénat, le 17 mars dernier.

L’opposition dénonce le recours à l’article 38 de la Constitution par le président, une disposition d'ordre général et rappelle en revanche, que la voie des réformes constitutionnelles est prévue au chapitre 11 de la Constitution de juillet 1991 et ses textes modificatifs, à travers les articles 99, 100 et 101.

Ainsi, à défaut d’un dialogue politique national inclusif, hautement improbable dans les conditions actuelles, la météo politique annonce un été chaud-bouillant à Nouakchott.

 

Par notre correspondant à Nouakchott Cheikh Sidya

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