Quelques semaines après le discours de Mohammed VI lors du 28e Sommet de l'Union africaine où il avait parlé de la flamme éteinte de l'UMA, le Maroc se tourne vers l'Afrique subsaharienne et demande officiellement à intégrer la Communauté économique des États d’Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Le ministère des Affaires étrangères et de la coopération a publié ce vendredi 24 février un communiqué dans lequel il annonce que le Maroc a officiellement demandé à adhérer, comme membre à part entière, à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En voici l'intégralité:
"Dans le contexte de la Tournée Royale en Afrique, et notamment dans certains pays d’Afrique de l’Ouest, et sur Très Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu L’assiste, le Royaume du Maroc a informé, aujourd’hui, Son Excellence Madame Ellen Johnson sirleaf, Présidente du Liberia et Présidente en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de sa volonté d’adhérer à cet ensemble régional en tant que membre à part entière.
Cette demande se fait en conformité avec les dispositions du Traité fondateur de la CEDEAO, et en satisfaction totale de ses critères d’adhésion.
La démarche du Maroc vient couronner les liens forts aux niveaux politique, humain, historique, religieux et économique avec les pays membres de la CEDEAO. Ces liens se sont renforcés aux cours des dernières années, à travers les 23 Visites Royales dans 11 pays de la région. Plusieurs centaines d’accords conclus au cours de ces Visites Royales, ont donné une impulsion forte à la coopération bilatérale avec les 15 pays membres de l’Organisation.
Le Maroc entretient, également, des liens institutionnels avec la CEDEAO, à travers son Statut d’Observateur, obtenu depuis plusieurs années. A ce titre, le Maroc a participé à de nombreuses réunions de l’Organisation, et apporté sa contribution à ses activités, notamment dans les domaines liés à la paix et stabilité.
Ainsi, le Royaume a participé à des opérations de maintien de la paix dans région (notamment en Côte d’Ivoire) et aux efforts de médiation pour la résolution des conflits (médiation dans la crise des pays du Fleuve Mano; contribution à la résolution de la crise institutionnelle grave en Guinée en 2009-2010; contribution à la stabilisation de Guinée Bissau…).
Le Royaume a, de même, entrepris des actions de solidarité avec les pays de la région, notamment durant la période de la pandémie d’Ebola, et face aux catastrophes naturelles que certains pays ont connues. Il a, en outre, initié avec les pays de la CEDEAO des projets structurants, comme le Gazoduc Maroc-Nigeria à travers les pays de la région, et comme la promotion d’un Espace Nord-Ouest Africain comme espace de stabilité et développement.
Cette volonté d’adhérer à la CEDEAO s’inscrit, en outre, dans la Vision Royale de l’intégration régionale comme clé de voute du décollage économique de l’Afrique.
Elle intervient dans la droite ligne de la politique africaine du Souverain, couronnée par le retour du Royaume à l’Union Africaine.
Ainsi, le Maroc concrétise sa disposition à contribuer aux activités de la CEDEAO et à apporter sa plus-value à son action, notamment dans les domaines de la stabilité, du progrès économique et du développement humain durable. La demande d’adhésion traduit également dans les faits l’engagement du Royaume à relever, conjointement avec les pays membres de la CEDEAO et solidairement avec eux, les défis auxquels la région est confrontée.
La demande d’adhésion du Maroc à la CEDEAO souligne, de la manière la plus tangible, la reconnaissance par le Royaume de l’importance de cet ensemble régional, dont le processus d’intégration est parmi les plus ambitieux et les plus avancés à l’échelle du continent africain".
Rappelons que cette demande intervient après que le roi, lors de son discours au 28e Sommet de l’Union Africaine, ait soulevé le problème de l’Union du maghreb arabe (UMA) en affirmant que la flamme de cette dernière était éteinte.
Par Le360 (avec MAP)