Mohamed Ould Bilal Messaoud, figure politique mauritanienne et proche du président Ghazouani Mohamed Ould Bilal Messaoud, ancien Premier ministre et stratège discret du pouvoir, pressenti pour diriger le parti El Insaf.
Discret, loyal et méthodique, Mohamed Ould Bilal Messaoud apparaît aujourd’hui comme l’un des piliers de l’architecture politique du pouvoir. Pressenti pour prendre la tête d’El Insaf, il incarne une figure de consensus au service du président Ghazouani.
Alors que les équilibres politiques internes continuent de se recomposer, le nom de Mohamed Ould Bilal Messoud revient avec insistance pour prendre les rênes du parti au pouvoir, El Insaf. Une perspective qui, loin d’être fortuite, s’inscrit dans une trajectoire politique marquée par la discrétion, l’efficacité et une loyauté constante à l’égard du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Souvent perçu, à tort, par certains observateurs comme un simple technocrate, Mohamed Ould Bilal est en réalité un fin politicien, dont la sobriété du style masque une réelle capacité d’influence. Simple dans ses rapports, probe dans sa gestion, honnête et volontairement silencieux, il a su imposer une présence apaisante dans un paysage politique parfois traversé par les crispations.
Les Mauritaniens se souviennent encore du rôle déterminant qu’il a joué, aux côtés de la Première dame, lors des élections législatives, régionales et municipales de mai 2023. Leur entrée conjointe dans l’arène électorale avait alors constitué un véritable tournant. Grâce à leur charisme respectif et à leur large popularité à travers le pays, le parti El Insaf avait connu un raz-de-marée électoral, s’imposant comme la force politique incontestée de Mauritanie.
Cette mobilisation massive n’allait pourtant pas de soi. Elle est intervenue dans un contexte marqué par des menaces d’indiscipline et de divisions internes au sein du parti. Mais là encore, l’intervention de Mohamed Ould Bilal et de la Première dame, appelant avec fermeté à la discipline, à l’unité et à la mobilisation générale, avait suffi à transformer ces tensions en un lointain souvenir. Le résultat fut sans appel : El Insaf raflait la mise au Parlement, dans les conseils régionaux et municipaux, porté par une fidélité assumée à sa référence politique, le président Ghazouani.
Interrogé ultérieurement par mes soins, lors d’une visite présidentielle à Rosso, sur ses ambitions après sa démission de la Primature, Mohamed Ould Bilal avait répondu avec la même concision qui le caractérise :
« Accompagner les programmes du Président Mohamed et le soutenir par tous mes moyens. »
Une déclaration qui résume à elle seule sa ligne politique : l’action plutôt que la posture, la loyauté plutôt que la mise en avant personnelle.
Surnommé par certains « l’ami de tous », Mohamed Ould Bilal entretient en effet d’excellentes relations avec l’actuel Premier ministre, son gouvernement, mais aussi avec les partis d’opposition. Une rare capacité de dialogue qui renforce son image d’homme de consensus, dans un contexte où la polarisation demeure un risque permanent.
Dès son passage à la Primature, il s’était rapidement distingué aux yeux du président Ghazouani. Technocrate rigoureux, mais doté d’un tempérament à la fois guerrier et terrouzi, il incarne un subtil équilibre entre fermeté et courtoisie, pondération et sens politique. Son doigté dans la gestion des dossiers sensibles lui a valu une confiance durable au sommet de l’État.
Depuis qu’il a été chargé de la coordination de l’action gouvernementale, cette proximité avec le président s’est encore renforcée. Issu des Awlad Mbareck de Bombri, Mohamed Ould Bilal cultive un raffinement presque aristocratique, au point de parfois paraître effacé. Mais cette apparente retenue ne doit pas tromper : l’homme avance avec méthode et constance.
À l’évidence, il occupera une place de choix dans les desseins politiques de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani dans les mois à venir. Son nom circule d’ailleurs avec insistance comme futur président de l’Assemblée nationale, une fonction stratégique qui consacrerait son rôle central dans l’architecture institutionnelle du pays.
Discret mais incontournable, Mohamed Ould Bilal semble ainsi incarner cette nouvelle génération de dirigeants mauritaniens, capables de conjuguer efficacité technocratique, intelligence politique et sens de l’État. Une combinaison rare, qui explique sans doute pourquoi El Insaf pourrait bientôt lui confier son destin.
Ahmed Ould Bettar
