(Niamey et les 2 jours) - Niamey a vibré cette semaine au rythme du sommet des Premières dames de la Cedeao sur la fistule obstétricale, les mutilations génitales et leur incidence sur l’enfant.
Hier jeudi, les Premières dames ont mis l’accent sur les mesures prises pour lutter contre la fistule obstétricale : « Nous allons intensifier les moyens pour assurer le droit à l’éducation des filles, des femmes et même des hommes ; nous nous battrons aussi pour l’accès aux femmes au droit de santé de reproduction convenable pour une meilleure prise en charge des cas de cette maladie. Nous allons aussi nous donner les moyens de combattre le mariage des enfants», a déclaré Dr Malika Issoufou, Première dame du Niger et marraine de ce sommet ayant regroupé une dizaine de Premières dames.
Pour Marcel de Souza, Président de la Commission de la Cedeao, la communauté régionale recense aujourd’hui 100 000 jeunes filles victimes de la fistule obstétricale par an. Cependant, le programme de la Cedeao ne prend en charge que 1500 jeunes filles par an.
Une insuffisance due au manque de moyens et de ressources que l’autorité espère voir combler. « Nous demandons aux premières dames de nous aider dans la persuasion, l’éducation pour les femmes et les hommes de sorte que les hommes aillent vers les femmes mûres et non vers les filles âgées entre 14 et 24 ans en leur créant plus de tort », laisse-t-il entendre en précisant que les raisons majeures de la fistule obstétricale résident en l’immaturité des jeunes filles en matière de procréation.
Un autre enjeu évoqué par Marcel de Souza, l’insuffisance et l’inégale répartition des centres de santé spécialisés au sein de la communauté. « C’est dans les zones rurales que le phénomène est poignant. Malheureusement, les 151 centres spécialisés de la fistule obstétricale disponibles dans les pays sont installés dans les villes, donc inégalement répartis. Nous attendons des premières dames un signal fort pour éradiquer ce problème de santé», conclut-il.
La fistule obstétricale est une maladie liée à la déchirure de la membrane pelvienne causée par un temps long de travail (à l’accouchement) et compte tenu de l’âge précoce des enfants. La déchirure entraîne des mauvaises odeurs chez la femme. Une situation inconfortable qui fait qu’elles deviennent des laissées-pour-compte parce que chassées par leur mari ou encore reniées par leur famille et la société. Au sein de la Cedeao, l’on recense actuellement entre 600 000 et 700 000 cas chez les jeunes filles.
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