Le Fonadh  exige que tous les rapatriés recouvrent leurs droits civils et fonciers (Communiqué)

mar, 06/20/2017 - 14:35

« Depuis plusieurs années, la Journée Mondiale du Réfugié, le 20 juin, est célébrée par les militants et responsables des organisations membres du FONADH. Cette année encore, nous saisissons cette occasion pour manifester notre solidarité agissante à l’égard de tous les réfugiés à travers le monde.

Cette solidarité s’adresse à tous les fils d’Afrique et d’ailleurs vivant parmi nous, notamment les réfugiés maliens et syriens, qui connaissent des conditions difficiles sur le sol mauritanien. Personne parmi nous n’a manqué d’avoir, ne serait-ce qu’un sentiment de compassion, en voyant ces personnes dans la rue à la recherche d’une pitance. D’autres encore nous côtoient journellement, dans la plus grande indifférence…

Depuis plus d’une vingtaine d’années, nous saisissons l’occasion de cette célébration, pour rappeler à l’opinion publique nationale et internationale, le sort non enviable de milliers de citoyens mauritaniens déportés vers le Sénégal et le Mali à l’occasion des douloureux évènements de 1989.

Ceux parmi eux, ceux qui sont rentrés grâce aux opérations de rapatriement volontaire de 2008 à 2012 (24 536 personnes), vivent encore dans une précarité sans nom. Ceux qui n’avaient pas pu bénéficier de cette opération, environ 12 000 personnes au Sénégal et presque autant au Mali, continuent de vivre le calvaire de l’exil forcé.

Les personnes rapatriées dans le cadre du Programme Spécial Insertion Rapide (PSIR) de 1996 à 1998 (environ 35 000 personnes) et ceux qui s’étaient auto – rapatriés (environ 5 000 personnes) ont un sort encore moins enviable.

En effet, tous ces « contingents » de rapatriés souffrent d’un manque de réparation des torts commis contre leurs personnes.

Plus grave, un grand nombre d’entre eux ne possède aucune document d’état civil, d’où l’impossibilité pour eux et pour leurs enfants de se déplacer à l’intérieur du territoire national, de trouver un quelconque emploi et d’étudier, en dépit des efforts consentis dans le cadre de la défunte « Agence Nationale d’Appui et d’Insertion des Réfugiés (ANAIR) ».

La déportation des citoyens mauritaniens vers le Sénégal et le Mali constitue une des violations les plus graves des droits humains du siècle dernier. Dès lors, il convient de lui trouver des solutions sérieuses, durables et consensuelles.

En effet, comme pour les victimes des exécutions extra - judiciaires (passif humanitaire), les solutions apportées sont jusqu’à ce jour incomplètes et partiales. Non seulement tous les réfugiés ne sont pas rapatriés, mais encore les activités d’insertion durable sont nettement en – deçà des seuils minima de réparation. On a la pénible impression de solutions superficielles, pour tromper la vigilance de l’opinion publique.

 

C’est pourquoi le FONADH, à l’occasion de cette journée commémorative,

 

• s’incline pieusement devant la mémoire des disparus, victimes d’une véritable déportation par les autorités mauritaniennes ;

• exige que tous les rapatriés recouvrent entièrement leurs droits, en particulier celui des terres de culture et une réparation juste et conséquente ;

• exige la mise en œuvre d’un programme d’insertion durable, en faveur de tous les rapatriés, renforçant les actions réalisées par l’ancienne agence dénommée ANAIR.

 

Fait à Nouakchott, le 20 juin 2017

Le Secrétaire Exécutif

Mamadou Moctar Sarr  

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