M. Ould Salek, ministre sahraoui des affaires étrangères : « Le Maroc ne remplit pas les conditions d’intégration à l’UA »

dim, 11/27/2016 - 21:43

 «Le retrait du Maroc du Sommet afro-arabe de Malabo caractérise son isolement sur le plan arabe et africain», tel est le constat fait par le ministre sahraoui des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’ambassade de son pays, à Alger. Ce sommet, précise-t-il, constitue une «réponse cinglante» à la demande du royaume, ayant conditionné sa participation par le retrait de la Rasd. Une fois de plus, explique Mohamed Salem Ould Salek, l’Afrique a montré son attachement à ses valeurs et principes, qualifiant la position du Maroc d’«enfantine et hautaine». Quant au Bahreïn, Qatar, Arabie saoudite, Jordanie et au Yémen, ayant opté, eux aussi, pour le retrait, ces États sont «victimes de la propagande du Maroc qui leur a brossé un tableau reluisant, mais fictif, d’un soutien africain au royaume chérifien».

Ce retrait collectif, explique le ministre, renseigne également sur une position «aux antipodes d’une philosophie de la libération, anticoloniale, contre le racisme, et en faveur de la solidarité, qui fonde l’âme de l’Union africaine». Par un comportement pareil, «certains des frères arabes», dira le MAE sahraoui, «commettent la même erreur quand ils s’étaient opposés à l’indépendance de la Mauritanie». Évoquant une attitude «regrettable», M. Ould Salek affirme que cette orientation «nuit à la notoriété des causes arabes, qu’on ne peut détacher des causes mondiales contemporaines». Rebondissant sur le Sommet de Malabo, le ministre sahraoui des Affaires étrangères explique que la «nouveauté réside dans l’isolement marocain sur le plan arabe». La démarche marocaine, enchaîne-t-il, «ne sert pas la cohésion entre les deux organisations régionales». D’autre part, elle s’inscrit dans le cadre des «agendas étrangers qui aspirent à cultiver la contradiction au sein de l’UA».

  Abondant dans ce sens, le conférencier indique que la demande d’adhésion à l’UA «ne répond pas aux exigences qui lui sont posées». L’existence marocaine au Sahara occidental, ajoute M. Ould Salek, est une «occupation», et le peuple sahraoui «a tout le droit à l’autodétermination et à l’indépendance». Pour intégrer l’UA, le conférencier explique que le royaume a deux choix : mettre fin au colonialisme et lever toutes les contraintes pour tenir le référendum d’auto-détermination pour lequel il a donné son accord en 1991, sous les auspices de l’ONU et de l’OUA (actuellement UA). Dans son intervention, le MAE sahraoui qualifie les manœuvres marocaines sur la scène africaine de «clownesques» et de «tentatives d’embellir l’image d’un pays où les indices de développement humain, scientifique, la situation de la femme et de l’enfant, ainsi que des libertés, sont criards». Les accords signés, mais qui n’ont pas vu le jour, par le roi Mohammed VI en Afrique renseignent aux yeux du conférencier sur la «crise structurelle, politique, économique et sociale dans un Maroc devenu un pays de drogue par excellence, ainsi que des corruptions politique et éthique». Au moment où nombre de pays africains sont devenus une destination de choix pour les investisseurs étrangers, «le roi tente de jouer le rôle d’intermédiaire au profit de certains intérêts dont les agendas s’opposent à la stratégie de l’UA».

 Poursuites pénales contre Ghali : épilogue imminent

Se prêtant au jeu des questions-réponses, M. Ould Salek, orateur rompu au dialogue, réitère l’éventuelle reprise de la lutte armée si la position du Maroc ne s’aligne pas avec les exigences de la légalité internationale. Sur sa lancée, le MAE sahraoui interpelle l’Espagne, qui présidera le Conseil de sécurité en décembre, afin d’assumer sa responsabilité historique, et réparer les injustices commises envers le peuple sahraoui, suite aux Accords de Madrid sur le Sahara occidental, signés le 14 novembre 1975. Par ailleurs M. Ould Salek rebondit sur la décision de la justice espagnole d’ouvrir des poursuites pénales pour «génocide et crimes contre l’humanité» à l’encontre du président de la Rasd et secrétaire général du Front, Brahim Ghali. Explicite, le ministre dira que ce sont des «manœuvres dilatoires provenant du Maroc», rassurant au passage que «la situation connaîtra son dénouement très prochainement». Aussi, il n’a pas manqué de rendre un hommage appuyé au leader cubain, Fidel Castro, qui «a marqué de son empreinte l’histoire contemporaine de l’humanité», à travers son soutien à toutes les causes justes. 

    Fouad Irnatene

http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/102208

M. Ould Salek, ministre sahraoui des affaires étrangères : « Le Maroc ne remplit pas les conditions d’intégration à l’UA »

 «Le retrait du Maroc du Sommet afro-arabe de Malabo caractérise son isolement sur le plan arabe et africain», tel est le constat fait par le ministre sahraoui des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’ambassade de son pays, à Alger. Ce sommet, précise-t-il, constitue une «réponse cinglante» à la demande du royaume, ayant conditionné sa participation par le retrait de la Rasd. Une fois de plus, explique Mohamed Salem Ould Salek, l’Afrique a montré son attachement à ses valeurs et principes, qualifiant la position du Maroc d’«enfantine et hautaine». Quant au Bahreïn, Qatar, Arabie saoudite, Jordanie et au Yémen, ayant opté, eux aussi, pour le retrait, ces États sont «victimes de la propagande du Maroc qui leur a brossé un tableau reluisant, mais fictif, d’un soutien africain au royaume chérifien».

Ce retrait collectif, explique le ministre, renseigne également sur une position «aux antipodes d’une philosophie de la libération, anticoloniale, contre le racisme, et en faveur de la solidarité, qui fonde l’âme de l’Union africaine». Par un comportement pareil, «certains des frères arabes», dira le MAE sahraoui, «commettent la même erreur quand ils s’étaient opposés à l’indépendance de la Mauritanie». Évoquant une attitude «regrettable», M. Ould Salek affirme que cette orientation «nuit à la notoriété des causes arabes, qu’on ne peut détacher des causes mondiales contemporaines». Rebondissant sur le Sommet de Malabo, le ministre sahraoui des Affaires étrangères explique que la «nouveauté réside dans l’isolement marocain sur le plan arabe». La démarche marocaine, enchaîne-t-il, «ne sert pas la cohésion entre les deux organisations régionales». D’autre part, elle s’inscrit dans le cadre des «agendas étrangers qui aspirent à cultiver la contradiction au sein de l’UA».

  Abondant dans ce sens, le conférencier indique que la demande d’adhésion à l’UA «ne répond pas aux exigences qui lui sont posées». L’existence marocaine au Sahara occidental, ajoute M. Ould Salek, est une «occupation», et le peuple sahraoui «a tout le droit à l’autodétermination et à l’indépendance». Pour intégrer l’UA, le conférencier explique que le royaume a deux choix : mettre fin au colonialisme et lever toutes les contraintes pour tenir le référendum d’auto-détermination pour lequel il a donné son accord en 1991, sous les auspices de l’ONU et de l’OUA (actuellement UA). Dans son intervention, le MAE sahraoui qualifie les manœuvres marocaines sur la scène africaine de «clownesques» et de «tentatives d’embellir l’image d’un pays où les indices de développement humain, scientifique, la situation de la femme et de l’enfant, ainsi que des libertés, sont criards». Les accords signés, mais qui n’ont pas vu le jour, par le roi Mohammed VI en Afrique renseignent aux yeux du conférencier sur la «crise structurelle, politique, économique et sociale dans un Maroc devenu un pays de drogue par excellence, ainsi que des corruptions politique et éthique». Au moment où nombre de pays africains sont devenus une destination de choix pour les investisseurs étrangers, «le roi tente de jouer le rôle d’intermédiaire au profit de certains intérêts dont les agendas s’opposent à la stratégie de l’UA».

 Poursuites pénales contre Ghali : épilogue imminent

Se prêtant au jeu des questions-réponses, M. Ould Salek, orateur rompu au dialogue, réitère l’éventuelle reprise de la lutte armée si la position du Maroc ne s’aligne pas avec les exigences de la légalité internationale. Sur sa lancée, le MAE sahraoui interpelle l’Espagne, qui présidera le Conseil de sécurité en décembre, afin d’assumer sa responsabilité historique, et réparer les injustices commises envers le peuple sahraoui, suite aux Accords de Madrid sur le Sahara occidental, signés le 14 novembre 1975. Par ailleurs M. Ould Salek rebondit sur la décision de la justice espagnole d’ouvrir des poursuites pénales pour «génocide et crimes contre l’humanité» à l’encontre du président de la Rasd et secrétaire général du Front, Brahim Ghali. Explicite, le ministre dira que ce sont des «manœuvres dilatoires provenant du Maroc», rassurant au passage que «la situation connaîtra son dénouement très prochainement». Aussi, il n’a pas manqué de rendre un hommage appuyé au leader cubain, Fidel Castro, qui «a marqué de son empreinte l’histoire contemporaine de l’humanité», à travers son soutien à toutes les causes justes. 

    Fouad Irnatene

http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/102208

 

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