L’ancien candidat aux présidentielles, n’est-il pas aussi, un symbole de son Etat?

mer, 11/02/2016 - 23:50

Pour le législateur, c’est l’institution « Président de la République », quelle que soit la personne occupant, momentanément, le poste, qui symbolise l’Etat.

Or, cette institution englobe tous les candidats à la présidence de la république : le gagnant, qui est élu Président, mais, aussi, les perdants, qui sont les anciens candidats.

Le candidat perdant est, par axiome, le projeté, le symétrique, l’analogue, ou si vous voulez, l’image virtuelle d’une image réelle, le Président de la république.

L’Etat a donc, une image réelle, le Président de la république, une image virtuelle, l’ancien Candidat, une voix, l’hymne, un vêtement officiel, le drapeau, et des emblèmes : les sceaux et les timbres fiscaux...

Pour bien estimer l’importance de l’ancien candidat, il faut admettre de un, que sans lui, il n y a pas de pluralisme possible, pas de concurrence et, donc point de démocratie…

De deux, s’il n’avait pas perdu, il aurait été le Président de la République.

Après les avancées démocratiques que constituent les statuts de l’ancien Président, du Chef de l’Opposition démocratique et de l’ancien Premier Ministre, et au moment même, où des milliards sont gaspillés par la gabegie, dans ces scandales financiers qui déferlent les chroniques et qui ne finissent jamais, l’heure, d’en faire tout autant pour l’ancien Candidat, a plus que sonné.              

Depuis la constitution de 1991, notre démocratie et ses mécanismes de sélection ont produit jusqu’ici, de Maaouya à Birame, passant par Sarr et Lalle, trente (30) candidats.

Pour incompatibilité de ce projet de statut, avec tout autre statut, toute haute fonction et / ou tout mandat électif, seuls une bonne dizaine d’anciens candidats pourraient, en définitive, en bénéficier.

C’est vous dire combien une telle mesure paraît financièrement insignifiante eu égard à un budget d’état qui avoisine les 500 milliards et, juridiquement très simple, puisqu’elle n’exige, comme procédure, qu’un simple décret présidentiel.

Ce statut est d’abord, une mesure de justice et de justice sociale, car le candidat perdant est devenu une personnalité publique, qui, dans notre société, doit toujours avoir la main dans la poche, et qui, par respect de l’institution, ne peut, malheureusement, plus se permettre de faire n’importe quel travail, pour gagner sa vie.

S’il était décrété, le statut de l’ancien Candidat serait pour toute la Mauritanie, dans toute sa diversité, il constituerait un nouvel acquis démocratique, il serait pour la jeunesse, les jeunes futurs candidats, en particulier, et, aussi, c’est vrai, pour les anciens, qui sont issus de toutes les couches et représentent la quasi-totalité des composantes nationales.

Il y va, donc, de l’Intérêt National Supérieur.

Les Etats de droit supportent mal, l'image, qui est, avant tout, la leur, et, que pourrait refléter, par incidence, le miroir du quotidien des anciens candidats, qui n’est toujours pas bordé de roses.

C’est pourquoi, par orgueil d’état ou par esprit d’équité, ils se dépêchent de prendre, de façon préventive, un train de mesures, afin de mettre de telles Hautes Personnalités Nationales HPN, à l’abri du besoin et de l’humiliation publique.

D’ailleurs, la Mauritanie plurielle, partis et société civile confondus, lors du dernier Dialogue National Inclusif, ne s’en est pas trompée et a vu juste, lorsqu’elle a clairement revendiqué et clamé, haut et fort, ce statut.

Ceux, qui s’opposent encore, à ce statut, qui donnerait un minimum de dignité et de respect à ce symbole d’état, oublié de sitôt et souvent abandonné au lynchage du besoin et de l’humiliation, sont alors, ou antidémocrates, ou appartenant à cette anti-Mauritanie agissante, qui n’aime, évidemment, pas le bien pour le pays, encore moins ses symboles.

Initiative pour le Statut de l’Ancien Candidat aux Présidentielles - isacp

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