Résilience!.../Isselkou Ahmed Izid Bih

dim, 07/31/2022 - 14:45

Le calvaire de l’enfant  mauritanien, Chebbou, resté seul vingt deux heures d’affilée, entouré par les précipices fraîchement creusés par la violence des incessantes inondations, assis au beau milieu d’un ancien lit d’oued, au-dessus des ultimes centimètres de ce qui fut une colonne en béton d’un ouvrage routier, le corps tourné instinctivement dans le sens du courant d’eau, proposant  ainsi son frêle dos voûté en bouclier contre l’énergie cinétique des rugissements diluviens, défiant stoïquement, par le regard, les violents tourbillons engloutissants qui lui léchaient en permanence les plantes des pieds, juste en contrebas de l’ouvrage routier, recroquevillé par moments au milieu de l’indescriptible furie des éléments, le niveau des eaux jouant dangereusement, à l’occasion, avec la ductilité désormais légendaire des nerfs cervicaux de l’enfant, le calvaire de Chebbou, disais-je, résume, à lui seul, l’exceptionnelle résilience de ce peuple. Quels  ressorts religieux, psychologiques et culturels ont-ils pu être mobilisés par cet enfant physiquement fragile, pour dominer tous ces périls physiques et psychologiques, pendant si longtemps, dans un environnement hostile à l’extrême? 

Il me semble que les gènes de chaque habitant de ce pays renferment un exceptionnel potentiel de résilience, accumulé, dans la durée, par la miraculeuse survie dans l’un des milieux  les plus inhospitaliers de la planète terre. C’est, à mes yeux, la plus précieuse des richesses de ce pays ; une richesse inépuisable qui lui a valu de briller historiquement sur bien des plans et qui, une fois ménagée et promue, peut lui garantir un bel avenir. L’innocente force intérieure de Chebbou, en ce début de l’an 1444 de l’hégire, doit inspirer chaque citoyen de ce pays, pour jeter un regard optimiste et confiant sur la capacité de surmonter les difficultés de la vie et d’en contourner les écueils, quels qu’ils soient.

Les pouvoirs publics, notamment les forces armées nationales, n’ont pas démérité, loin s’en faut ; l’hommage populaire unanime à leur endroit, notamment sur les réseaux sociaux, en est la plus éloquente des illustrations.

 

Bonne et heureuse année 1444!

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