La crise libyenne attise l'insécurité dans la région du G5 Sahel, dit Ghazouani!

mer, 02/26/2020 - 15:07

A l’issue des travaux la 6e session ordinaire du sommet des Chefs d’État du G5-SAHEL, le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a tenu, mardi soir, à une conférence de presse en présence des homologues burkinabé et malien.

 

Au cours de la conférence de presse, le Président de la République a salué le travail gigantesque effectué par le président Marc Christian Kaboré durant sa présidence au cours de l’année passée du G5-Sahel durant laquelle il a démontré ses grandes capacités de leadership.

 

En ce qui concerne la stratégie mauritanienne, le Président de la République a souligné que la Mauritanie n’a de leçons à donner à personne, surtout pas aux pays membres du G5.

 

Il a ajouté que la stratégie mauritanienne s’est inspirée de la situation de notre environnement et tous les autres pays du G5 élaborent des stratégies en tenant compte des mêmes principes, ajoutant que tous ensemble sommes déterminés à fournir des efforts, surtout à préserver ce qui a été déjà fait, indiquant qu’au cours de la présidence de son frère et ami le président Kaboré beaucoup de réalisations ont été accomplies avec beaucoup de détermination, de bonne volonté, d’engagement et de leadership. .

 

Nous tenons justement à ce que ces acquis soient préservés et nous souhaitons pouvoir continuer dans ce même sens pour aller de l’avant, vers nos objectifs stratégiques.

 

Au cours de la présidence mauritanienne, a-t-il dit, nous allons travailler sur quelques axes déjà définis dans une feuille de route. Il s’agit essentiellement des volets de la défense, de la sécurité, la résilience, le développement humain, les infrastructures, le dialogue intra et intercommunautaire et surtout tout ce qui peut être fait au niveau de la diplomatie d’accompagnement et du dispositif de suivi et évaluation.

 

A propos de la crise libyenne, le Président de la République a souligné que la crise libyenne est un problème, mais qu’on a tendance à oublier qu’elle est également la source de crises sahéliennes et que nos pays sont très impactés par cette situation en Libye.

 

Nous considérons, indique-t-il, que les mécanismes de résolution des conflits au niveau de l’Union africaine sont les plus adaptés justement à faire un travail dans ce sens, ajoutant que l’Union africaine prépare un forum pour la concertation des différents acteurs libyens et nous souhaitons que cela donne de très bons résultats. Au niveau du G5-SAHEL, nous sommes tous très attentifs à toutes les bonnes initiatives qui peuvent être identifiées dans ce cadre et nous les soutenons et nous espérons que la communauté internationale prenne beaucoup plus au sérieux la situation en Libye qui impacte négativement notre espace.

 

A une question sur le bilan du G5-SAHEL, le Président de la République a indiqué que malgré sa jeunesse le G5-Sahel a fait un travail important et énorme. En six ans, Il a déjà une force conjointe, des structures qui marchent bien et un secrétariat permanent qui devient exécutif.

 

A propos des répercussions des décisions du sommet de Pau qui voudraient que l’effort soit mis sur le faisceau centre ou zone des trois frontières entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, le Président de la République a dit que cette décision se justifie bien par la situation sécuritaire au niveau de ces trois frontières et que cela peut bien entraîner le déplacement de l’effort d’attaque des groupes terroristes, mais que cela ne sera pas négatif car il y aura une situation apaisée dans cette zone-là, par un retour de l’administration, de la police, de la gendarmerie. Nous avons tenu compte de tout cela, nous n’avons pas dégarni au niveau des emprises essentielles en ce qui concerne la présence des différentes unités de la force conjointe au niveau des frontières communes entre les pays.

 

Le Président de la République a précisé que l’opérationnalisation de la force conjointe n’a pas commencé à partir du sommet de Pau. L’opérationnalisation de cette force a commencé depuis la mise en place de cette force et depuis qu’il a été décidé de l’opérationnaliser. Cela ne se fait pas de façon très fluide et sans problèmes, précise-t-il. Il y a des problèmes, mais malgré ces problèmes, il faut quand même reconnaître la bonne volonté et le travail déjà fait par les États qui ont mis en place tout de suite dans la foulée des bataillons qu’ils ont équipés et opérationnalisés sur leurs budgets nationaux. Ces bataillons existent et font actuellement des missions. Ils ont pu atteindre un très bon niveau de leur capacité opérationnelle en un très peu de temps. C’est un gros effort. Toutefois, il faut reconnaître que pour atteindre sa pleine capacité opérationnelle, la force conjointe a déjà fait l’évaluation de ce qui lui faut comme moyens. C’était au niveau de 430 millions d’Euro. C’était pour son équipement et son fonctionnement. Il y a des problèmes, d’abord des problèmes de mobilisation de ce montant qui est effectivement important. Il y a des partenaires qui ont contribué et fait des actions dans ce sens, mais là aussi au bout du compte on se retrouve avec des problèmes de décaissements et des problèmes de réponse immédiate à des besoins d’équipements essentiels. Mais nous espérons toujours.

 

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