Le dialogue: baathistes-FLAM, quand les  masques tombent

lun, 10/03/2016 - 14:23

Qui peut évaluer, de façon exacte, dans la Mauritanie d’aujourd’hui, le poids idéologique et démographique des deux formations politiques connues sous les nom des « Baathistes » et des « FLAM » ?

Pourtant, chacune de ces formation prétend représenter l’ « élite », ou l’ « avant garde » du peuple Mauritanien, et en même temps chacune d’entre elles, considère l’autre comme le mal, par définition, de la Mauritanie et de son peuple.

Historiquement, le mouvement Baath de Mauritanie est une excroissance du parti du même nom, né dans le « Cham » ( Syrie et Irak) en 1947, sous l’impulsion de Miche Aflak pour « combiner le socialisme arabe et le nationalisme arabe ».

Ce Parti, leader de l’éveil des jeunesses Arabes, de l’époque, en quête de libertés et de modernisme, a subi les tirs croisés du sionisme juif, de l’impérialisme Américain et du mépris des régimes conservateurs des pays du Golf.

En Mauritanie, où l’implantation des cellules Baathistes a commencé au début des années 60, du siècle dernier, en « suppléant », petit-à-petit, leurs « grands frères » Nasséristes.

Sans rentrer dans les détails de l’histoire et des méthodes du mouvement Baathiste en Mauritanie, on peut considérer qu’il a été de toutes les luttes politiques, au sein des syndicats des travailleurs et des étudiants, mais aussi en noyautant biens des structures, civiles et militaires, de tous les régimes qui se sont succédés en Mauritanie depuis l’Indépendance et jusqu’aujourd’hui.

Son combat vise deux objectifs affirmés: la promotion de la langue Arabe, dans l’enseignement, l’Administration publique, ainsi que  l’affirmation de l’identité Arabe de la Mauritanie. Pour atteindre ces objectifs, le mouvement Baathiste a tenté, et réussit quelquefois, des alliances tactiques avec quasiment toutes les formation et mouvements politiques du pays, exceptés ceux d’obédience Négro-africaine.

Son étoile, qui n’a cessé de briller depuis l’avènement du premier coup d’Etat militaire de 1978, malgré quelques « fausses notes » de certains dirigeants militaires, non acquis à leur idéologie, Heydala, en particulier, connait quelques nuages, depuis la disparition du Leader historique du Baath moderne, El Marhoum Saddam Hussein.

Mais qu’il pleuve, ou qu’il…vente, les leaders du Baath de Mauritanie, continuent à poursuivre leur marche et à considérer, de plus en plus, les FLAM comme la menace principale qui hypothèque l’avenir de la Mauritanie.

La déclaration de  ce weekend du « leader maximo » du mouvement Baathiste, M. Devali Ould Cheine, en réaction au discours de M. Balas, à l’ouverture du dialogue, a donné le ton à une passe d’armes (dans tous les sens du terme), que biens des Mauritaniens, des deux côtés, attendaient.

Quant au mouvement des FLAM, dont l’acte de naissance officiel, « le manifeste du négro-africain opprimé », a été porté à la connaissance de l’opinion publique Mauritanienne en 1986, mais qui serait né au moins deux ans avant.

Il est l’œuvre de groupes Négro-africains, principalement du Fouta, avec à leur tête El Marhoum Ly Djibril Hamet, déclaré officiellement Président du mouvement.

Se présentant comme la synthèse des mouvements et des luttes que mènent les négro-africains de Mauritanie depuis l’indépendance, pour une affirmation plus officielle du caractères africain de la Mauritanie et pour une meilleure prise en compte des spécificités de la Vallée, tant sur le plan économique que culturel, les FLAM, ont annoncé une rupture avec le « régime Beïdane d’apartheid » et proclamé la lutte armée pour l’autonomie du Fouta.

La confrontation directe avec le régime militaire d’alors, a fait des ravages que l’on connait, dans les rangs des Flamistes déclarés. En réaction aux arrestations, à la torture et à l’emprisonnement des militants identifiés, une aile militaire des FLAM, aurait préparé un coup d’Etat militaire, qui n’a pas connu de début d’exécution, mais dont les auteurs présumés, paieront à une très grande échelle et « justifieront » les assinats et déportations de dizaines de milliers des négro-africains, toutes populations confondues.

Au cours de leurs plaidoyers et de leur dénonciation de ce que l’on appelle « le passif humanitaire », les FLAM n’ont cessé d’affirmer la responsabilité des Baathistes (civiles et militaires), aux côtés du régime de Ould Taya.

En attendant que la vérité soit connue et rendue publique sur les responsabilités historiques des Baathistes et des FLAM, dans la dégradation et la menace de l’unité nationale et de la cohabitation, biens des Mauritaniens pensent que si un tel thème était inscrit aux débats du dialogue en cours, lui donnerait une portée et un contenu bien plus importants.

Ahmed Yedaly

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