Vincent Dicko (Hanoune) mis en examen et jugé à Paris pour diffamation suite à une plainte de Abdoulaye Diagana et Ould Jeilany.

mar, 06/27/2017 - 23:57

Le 22 juin 2017 s’est déroulé au Tribunal de Grande Instance de Paris un procès opposant MM. Abdoulaye Diagana et Mohamed Abba Ould Jeilany (plaignants) à M. Vincent Dicko (de son état-civil) dit Hanoune Dicko (le prévenu). Ce procès fait suite à une plainte pour diffamation introduite par Abdoulaye Diagana et Ould Jeilany, accusés par Vincent Dicko de « saboter les efforts du CCME » et de livrer au pouvoir de Nouakchott des informations concernant ses opposants. A la suite de la plainte, Vincent Dicko avait été mis en examen et renvoyé en correctionnelle.
A l’ouverture de l’audience, Mme la Juge a présenté les conclusions de l’enquête ainsi que les résultats des recherches qu’elle a conduites elle-même. Il en ressort que le prévenu a publié une longue série d’articles, d’une violence inouïe, chargeant notamment un des plaignants (Abdoulaye Diagana) même si un seul des articles faisait l’objet du procès.
Les plaignants ont de leur côté produit des éléments matériels (publications de presse ou de revues scientifiques, rapports, prises de position publiques, interventions dans des médias nationaux et internationaux) qui balaient les accusations de connivence avec le pouvoir.
Pour ce qui concerne le Collectif des Cadres Mauritaniens Expatriés (CCME), Abdoulaye Diagana et Mohamed Abba Ould Jeilany ont produit des témoignages qui ne permettent pas le doute :
-          L’ancien président du CCME a témoigné de la loyauté des plaignants et a démenti les accusations portées contre eux.
-          Le président actuel du CCME est allé dans le même sens et leur a renouvelé sa confiance dans l’exercice de leurs fonctions.
Pour ce qui concerne les prétendues actions contre IRA, Abdoulaye Diagana et Mohamed Abba Ould Jeilany ont produit des témoignages démontrant le caractère mensonger et grotesque des accusations :
-          Le président de la section IRA/France à l’époque des faits a expliqué à la barre pourquoi il s’est vu dans l’obligation de démissionner pour exprimer son indignation face aux accusations mensongères et aux calomnies dont était victime Abdoulaye Diagana.
-          Dans une interview accordée au journal mauritanien L’authentique en juin 2017, le président du mouvement IRA Biram Ould Dah a totalement blanchi Abdoulaye Diagana et Mohamed Abba Ould Jeilany de ces accusations mensongères. Biram Ould Dah y a également regretté les propos malheureux qu’il avait eus sur des cadres, Abdoulaye Diagana et Mohamed Abba Ould Jeilany, qu’il qualifie de valeureux.
Répondant à l’interpellation de Mme la juge, le procureur de la république a déclaré que « l’ensemble des propos visés relevaient de la diffamation ». Il a demandé au tribunal « d’aller vers une condamnation de monsieur Dicko ». Le jugement a été mis en délibéré au 7 juillet 2017.
C’est l’occasion pour nous, Abdoulaye Diagana et Mohamed Abba Ould Jeilany, de rappeler que nous avons usé de tous les moyens pour éviter ce procès en demandant au prévenu de retirer les accusations et de faire des excuses. Nous n’y sommes allés que contraints et forcés.
Par ailleurs, même si le mal est déjà fait, nous prenons acte du changement de ton (tardif) de monsieur Biram Ould Dah et prenons bonne note des regrets qu’il a formulés ainsi que le fait pour lui de reconnaitre s’être trompé à notre sujet.
Nous regrettons profondément que la calomnie, les accusations mensongères, la diffamation soient érigées en armes de discussion au point de polluer la toile et de priver les Mauritaniens de débats sains et constructifs. Si à chaque fois qu’il y a divergence de point de vue, on doit faire recours à la calomnie et à la diffamation (alors même que le diagnostic est partagé), il n’y aurait plus en Mauritanie que des sorcières, des traitres, des agents de renseignements. C’est une méthode qui ne grandit pas des femmes et des hommes qui prétendent se battre contre les injustices. Il y a fort à craindre qu’une fois à la place de ceux qu’ils combattent, opposants et militants des droits de l’homme ne deviennent pires que les bourreaux d’hier. 

Fait à Paris, le, 27 juin 2017.

Abdoulaye Diagana et Mohamed Abba Ould Jeilany

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